Une convention de l'UMP, mardi et mercredi, à l'Assemblée nationale, va soulever des pistes pour la réforme du système de retraites.
Pour son secrétaire général, Xavier Bertrand, «relever l'âge de la retraite est inévitable». Dans les pages du quotidien Les Echos, son Secrétaire national en charge du dossier des retraites, Arnaud Robinet, estime que «62 ans semble un minimum
65 ans est dans le domaine du possible si l'on se place à l'horizon 2030»... L'UMP s'apprête à dévoiler ses pistes pour la réforme des retraites lors d'une convention sur le sujet qui se tient deux jours durant à l'Assemblée nationale, pistes qui devraient faire l'objet d'amendements au projet de loi du gouvernement.
Officiellement, la «concertation» nationale continue sur la réforme continue, «rien n'est décidé», martèle-t-on au gouvernement dont le projet, encore sur le métier, ne sera pas dévoilé avant la mi-juin. «Il s'agit de prendre le temps de la concertation (...) aucune décision n'a été prise», répètait encore mardi matin sur France Info Luc Chatel, porte parole du gouvernement. Une chose semble néanmoins acquise : l'âge du départ à la retraite sera relevé progressivement. La question reste de savoir de combien. Les Echos avancent que «62 ou 63 ans semble probable».
Hausse de cotisations des fonctionnaires
Le gouvernement agirait également sur la durée de cotisation : de 41 ans en 2012, elle passerait à 41,5 ans en 2020 puis à 42 une dizaine d'années plus tard, ajoute le quotidien économique, qui avance également l'hypothèse d'une augmentation de la cotisation retraite des fonctionnaires. Aujourd'hui à 7,85 %, le taux de cotisation pourrait être amené à hauteur de celui des salariés du privé, jusqu'à près de 11 %. La hausse s'appliquerait aux régimes spéciaux, mais leurs avantages particuliers seraient préservés.
Pour Arnaud Robinet, il faut également regarder vers les pensions de réversion, qui ne sont pas plafonnées dans la fonction publique, mais aussi envisager que les fonctionnaires mères de trois enfants puissent partir au bout de quinze ans. Xavier Bertrand estime par ailleurs que la «capitalisation ne doit pas être tabou», parce qu'il ne s'agit de capitalisation à l'anglo-saxonne. Selon lui, il faut «donner le choix au Français de mieux gérer leur épargne-retraite» et «simplifier les dispositifs».
Quelques jours après les propositions du Parti socialiste, l'UMP entre donc dans le débat. Un débat «à la sauvette» , déplore Bernard Thibault, le patron de la CGT, dans les colonnes de Libération à deux jours d'une mobilisation nationale pour la défense de la retraite à 60 ans. On «glisse ostensiblement» vers le «travailler plus longtemps pour gagner moins», dénonce-t-il. De son côté, Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de Force Ouvrière, estime que le relèvement de l'âge de départ est «injuste pour les salariés parce que cela ne résout même pas les problèmes financiers» du système des retraites.