lundi 24 mai 2010

PERSONNES ÂGÉES. Encore un impôt indirect ! Cafouillages sur l’argent de la journée de solidarité

La journée de solidarité rapporte deux milliards d’euros chaque année.

Mais il existe des dysfonctionnements selon la présidente de la mission parlementaire sur le sujet. Le gouvernement dément.

 Aujourd’hui c’est l’ex-fameux « lundi de Pentecôte travaillé », devenu depuis 2008 une JSF, « journée de solidarité sans date fixe ». Un véritable succès financier en terme d’entraide entre les générations . Or, la présidente de la mission d’information sur cette journée, la députée socialiste Laurence Dumont, lance une charge contre ce dispositif concocté par le gouvernement Raffarin après la canicule de l’été 2003 et ses 15 000 morts.

«L’Etat a pris 1 milliard pour renflouer l’assurance maladie»

«Des excédents de fonds n’ont pas été utilisés comme prévu»
Une partie des quelque 2 milliards d’euros récoltés chaque année aurait été affectée au colmatage du trou de la Sécurité sociale et pas exclusivement à la prise en charge des personnes âgées et handicapées. Tout aussi inquiétant, la caisse chargée d’allouer les fonds souffre de « dysfonctionnements budgétaires » et le flou régnerait sur la coordination des projets financés.

Le défi : financer la dépendance

Des inquiétudes, confirmées par un rapport de l’Igas publié en mars, qui font écho aux accusations de Pascal Champvert, président de l’association des maisons de retraite AD-PA. De son côté, le gouvernement dément.
« Il est totalement faux de dire que l’argent de la journée solidarité a été détourné », souligne-t-on dans l’entourage d’Eric Woerth, le ministre du Travail. Quant à la décision prise en 2009 d’affecter 150 millions d’euros de crédits excédentaires à l’assurance maladie, elle était, selon le ministère, « complètement justifiée. Ces sommes provenaient de l’argent de l’assurance maladie et non pas de l’argent du jour férié ».

Autre motif de perplexité : Les salariés vont encore trinquer, une deuxième journée de solidarité pour financer la dépendance serait à l’étude selon Laurence Dumont.

 « Il n’y a absolument aucun projet à l’étude », rétorque ce proche d’Eric Woerth. Reste que la seule journée de solidarité ne suffira pas à faire face au défi du vieillissement de la population. Nicolas Sarkozy avait promis la création d’une cinquième branche de la protection sociale, s’ajoutant à la maladie, la famille, les accidents du travail et les retraites pour financer la dépendance. La réforme n’a toujours pas vu le jour.

En attendant, les Français profiteront d’un lundi de Pentecôte ensoleillé. Depuis 2008, la majorité des salariés reste chez elle.

Aucun commentaire: