vendredi 4 février 2011

2010 un bilan dans l'ensemble positif pour la Creuse

Aucun doute, la crise économique, notamment par sa durée, fragilise la Creuse. Elle n'empêche pourtant pas des hommes et des femmes d'aller de l'avant.

En cette fin d'année 2010, les signes de reprise de l'activité économique sont tangibles, tout comme les effets d'une crise persistante. Celle-ci n'a pas engendré, dans le département et jusqu'à présent de grande catastrophe (pas de disparition de PME structurante, pas de licenciements massifs). Par contre, elle a provoqué des dépôts de bilan, notamment chez les artisans et les commerçants. Elle a surtout fragilisé durablement les trésoreries et beaucoup ont dû puiser dans leurs réserves. Leurs dirigeants, depuis des mois doivent se résoudre à travailler presque au jour le jour, sans visibilité, sous l'emprise d'une concurrence toujours plus vive et prête à casser les prix. L'année qui s'achève apparaît globalement contrastée, avec une volonté affichée d'appréhender l'avenir, comme pour mieux tourner la page.

Industrie. Le tissu industriel départemental est certes limité (3.662 entreprises, 13.163 salariés) mais il repose globalement sur des PME à caractère familial, offrant un large champ d'activités. Ces deux critères conjugués ont permis de limiter les effets de la crise. Des entreprises ont à leur actif des réussites probantes comme, pour ne citer qu'elle, La Pâtisserie des Comtes de la Marche (Gouzon) qui, pour fêter son dixième anniversaire, a procédé en octobre à une triple inauguration de locaux et d'équipements ! Elle annonce un CA en hausse de 19 %. Le moelleux creusois à base de noisette a ouvert, au fondateur de la société, Jacques Brunet, l'appétit de la réussite. À La Souterraine, Altia (industrie automobile) diversifie sa production au prix d'un investissement de 1,5 M? (création d'un atelier de tôlerie). À Bénévent, Acaplast (Application caoutchoucs et plastiques) a pris, sous la direction de Patrick Choukroun, une dimension internationale (110 salariés). Bien d'autres entreprises, comme Dagard à Boussac, poursuivent des investissements conséquents. À Guéret, Jean-Pierre Déchoz a cédé 3SI, la société de services informatiques qu'il a créée, à ses salariés. À Guéret encore, en toute discrétion, Aviva (60 salariés) gère la clientèle de marques de grande notoriété et prend de l'envergure (une réussite éclatante pour Agnès Veissberg). À La Forêt-du-Temple, après une année difficile, Microplan peine aujourd'hui à répondre aux demandes de ses clients et doit multiplier les heures supplémentaires.

RN. 145 La tendance se confirme sous le regard de l'Observatoire économique creusois : la RN.145 attire de plus en plus les activités économiques. La fin des travaux d'aménagement, cet automne, entre Gouzon et Montluçon confortera encore cet axe devenu majeur.

Gouzon-Mérinchal. Gouzon-Jarnages-Parsac se positionne comme un véritable pôle de développement économique à l'échelle de la Creuse. En 2010-2011, des entreprises s'y implantent ou s'y développent. Plus au sud, Mérinchal connaît la même bonne fortune autour de quelques PME, notamment Led to Lide (conception et fabrication de led).

Felletin. La bourgade, plaque tournante de la Filière laine Massif Central (et berceau de la tapisserie) devient un lieu de prédilection d'entreprises artisanales d'abord soucieuses de l'environnement et de la qualité de vie de ceux qui y travaillent. SCOP des Ateliers, Ressourcerie, ateliers artisanaux et galeries sont arrivés depuis l'été, rejoignant Diadélos, la Brasserie de la Creuse, Vincent Dubourg et quelques autres qui se retrouvent au sien de l'association Quartier Rouge. Les Journées nationales de la laine ont pris une dimension internationale fin octobre. Les Journées nationales du feutre arrivent.

Commerce. Aubusson, au niveau du commerce traditionnel, conserve toute son attractivité. 2010 a vu de nouveaux pas de portes ouvrir, d'autres ont été repris. Ailleurs, notamment à Guéret et à La Souterraine, le poids des grandes surfaces se fait de plus en plus écrasant. Les marchés traditionnels, notamment à Felletin et Chénérailles, se confortent.

Hôtellerie et tourisme. L'hôtellerie, avec les bars et les restaurants, représente 1.500 emplois. Un Kyriad (56 chambres) a ouvert à Guéret, tout comme Alexia, un hôtel-restaurant, à La Souterraine. Il sera bientôt complété par un centre de remise en forme. La station thermale d'Évaux-les-Bains, est dotée de ce type de structure depuis juillet. À moindre échelle, un autre centre a ouvert à Roches. L'hôtellerie se trouve aujourd'hui confrontée au grand chantier des normes de sécurité et de l'accès aux handicapés. Bien des établissements semblent, en raison de ces contraintes, en sursis. Une nouvelle classification arrive également. Deux hôtels de luxe (La Cazine et Sallandrouze) ont été mis, en 2010, en liquidation judiciaire. Côté restaurant, les grandes tables font toujours défaut (mais l'ouverture de L'Auberge de la vallée à Crozant est prometteuse) alors que la restauration rapide multiplie ses offres. Ici et là des particuliers procèdent à de lourds investissements pour miser sur le tourisme (avec les Gîtes de France-Creuse).

Bâtiment. Il représente 450 entreprises et environ 2.230 salariés. Il a gagné 400 emplois en dix ans. La situation de nombreuses entreprises apparaît aujourd'hui fragile du fait d'un manque de visibilité et de la concurrence exercée par des structures extérieures à la région. L'heure est à l'éco-construction (voir les Rencontres de Pouligny organisées par la FFB-23) qui ouvre les portes à de nouveaux marchés. Le salut, notamment pour les artisans, vient également de la restauration du patrimoine, un autre grand chantier soutenu par la Fondation du patrimoine et le Conseil général. À partir de Felletin, la filière pierre sèche s'affirme et la pratique de la rocaille revient au goût du jour.

Tapisserie. Son inscription par L'UNESCO, la montée en puissance de la Cité de la tapisserie, le début de la formation des lissiers (après 20 ans de disette), l'arrivée de créateurs internationaux, laissent espérer des lendemains qui chantent pour l'art d'Aubusson-Felletin, dont l'impact économique ne se limite pas aux seuls emplois directs (une centaine).

la montagne

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