jeudi 27 mai 2010

Retraites : public et privé mobilisés contre la réforme

En cette journée d’action, les syndicats espèrent une forte mobilisation. Car si les régimes spéciaux sont épargnés, les fonctionnaires sont sûrs d’être touchés par la réforme.
Combien seront-ils aujourd’hui à battre le pavé, à Paris et dans les grandes villes du pays, pour défendre la retraite à 60 ans ? Bernard Thibault, le leader de la CGT, en espère 800 000, dépassant ainsi le haut score de la journée de mobilisation du 23 mars. Les syndicats comptent sur les salariés du privé, mais aussi sur les fonctionnaires, certains d’être eux aussi touchés par la réforme.

Une journée test


Comme le démontre notre sondage exclusif CSA, une forte majorité des Français (62 %) sont « prêts à manifester » pour maintenir le seuil symbolique des 60 ans. A l’évidence, ce jeudi d’action est un test tant pour le gouvernement, qui entend désormais avancer de façon décisive sur sa réforme des retraites, que pour les syndicats. Pour ces derniers, c’est l’occasion ou jamais de mesurer leur audience, donc leur capacité sinon à s’opposer à la volonté de Nicolas Sarkozy, tout au moins à peser encore sur les mesures à venir : allongement de la durée de cotisation, modalités d’alignement du régime des fonctionnaires sur ceux du privé…
En effet, même si le président et ses ministres ont déjà tranché (la retraite à 60 ans, c’est fini), ils répètent qu’il y a encore du grain à moudre. Et donc matière à négociation avec les partenaires sociaux. Pas question pour le pouvoir, au moment où les Français sont déjà fragilisés par la crise et que la rigueur pointe, de prendre le risque d’une explosion sociale. C’est pour cela que, n’hésitant pas à revenir sur les engagements électoraux du candidat Sarkozy, l’Elysée et Matignon ont assuré qu’ils ne toucheraient pas aux régimes spéciaux SNCF, RATP, EDF, GDF… Du moins pas dans l’immédiat.
Pour le reste, du mode de financement à la refonte du régime de la fonction publique, le jeu est ouvert. Toute la difficulté pour Sarkozy sera de donner des gages aux syndicats pour éviter de les braquer (sur la pénibilité notamment), tout en prenant de vitesse une gauche ultraremontée qui appelle elle-aussi à se mobiliser aujourd’hui.

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