mardi 3 novembre 2009

des fouilles archéologiques de Cheberne

Jérôme Hénique, ingénieur du bureau d'investigations archéologiques d'Hadès et responsable des fouilles, a dressé le bilan des recherches effectuées sur le site de Cheberne. Découvert à la fin du XIXe s par Georges Moreau (de Néris), il recèle des vestiges d'une vaste et riche demeure « aristocratique » gallo-romaine.

Poursuivies entre 1980 et 1984 par Michel Desnoyers, les explorations mettent en évidence, sur près de quatre hectares, plusieurs séries de vestiges pouvant appartenir à un quartier suburbain antique.

Des bâtiments, a priori à vocation artisanale (atelier de potiers et de verriers), sont mis à jour. Bien que rigoureuses, ces recherches ne permettent pas de comprendre entièrement ce site. D'autant que l'archéologue ne peut pas l'explorer dans sa totalité. En 2007, le service régional de l'archéologie de la région Auvergne autorise la municipalité et le Syndicat mixte pour la sauvegarde du site gallo-romain de Cheberne à poursuivre les fouilles.

Elles sont confiées au bureau d'investigations archéologiques Hadès. L'équipe s'attache à faire le point sur l'état sanitaire des vestiges laissés à l'air libre depuis 1984. Elle poursuit également la fouille d'un bâtiment thermal tout en recherchant les vestiges de l'établissement aristocratique découvert au XIXe s.

Les salles thermales, partiellement dégagées par Michel Desnoyers, et une nouvelle pièce (au nord) sont étudiées en détails. Les sondages archéologiques, pratiqués au nord du bâtiment thermal, permettent de découvrir des vestiges de la grande demeure, confirmant et complétant les précédentes découvertes.

En 2008, le service régional de l'archéologie décide de lancer une campagne de fouille de plus grande ampleur. Une quinzaine d'archéologues explorent l'aile thermale et plusieurs pièces de la grande villa. Près de cinq salles à vocation résidentielle sont dégagées. Ces pièces présentent un décor mural (peintures) associé parfois avec un pavement décoré (mosaïque terrazzo).

Concernant l'espace balnéaire, la fouille se concentre sur l'étude approfondie de la nouvelle salle exhumée l'année précédente. Celle-ci, dont seuls les soubassements sont visibles, présente encore les vestiges d'un système de chauffage sur hypocaustes (circulation d'air chaud sous plancher). La pièce a été interprétée comme un tepidarium (salle tiède).

La fouille permet aussi de mettre au jour deux nouvelles salles dont l'étude complète reste à engager. Grâce à cette campagne, les archéologues savent que la grande villa et son aile thermale ont été construites au Ier s de notre ère et qu'elles ont connu plusieurs phases de modifications architecturales jusqu'à l'abandon de l'habitat, vers la fin du IIIe s.

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