mardi 15 mars 2011

Cantonales : l'UMP joue une partition clandestine dans la Creuse

Jean Auclair au conseil régional du Limousin, en 2010. Elu UMP se présente "sans étiquette" aux cantonales des 20 et 27 mars dans la Creuse.
  Il n'y aura pas, aux élections cantonales, de candidat UMP dans le département de la Creuse ! Pas même Jean Auclair, pourtant député de la deuxième circonscription, et secrétaire national du parti chargé de l'élevage. Ni Nicolas Simonnet, secrétaire départemental. Ni Gérard Gaudin, président de l'opposition Droite républicaine (8 élus) à la majorité de gauche (19 élus) au conseil général.

Non que l'UMP ait décidé de bouder le scrutin, mais parce que ses sortants et nouveaux candidats se présentent cette fois sous l'appellation "sans étiquette".

Pourquoi cette soudaine discrétion, surtout de la part de Jean Auclair, qui n'a pas pour habitude de mettre son drapeau dans sa poche ? C'est que, répond cet éleveur et négociant en bétail, qui s'honore d'un "relationnel important auprès des ministres", "nous ne nous battons pas pour notre parti, mais pour la Creuse. A Paris, nous faisons de la politique, ici nous travaillons avec toute la population".

Contrairement aux élus socialistes, ces "marquis", qui ne connaissent de la vie que "les cours de récréation", et dont, a-t-il expliqué au quotidien régional La Montagne , "le seul objectif est de marginaliser la Creuse pour lui donner comme flambeau identitaire la révolution et les drapeaux rouges".

"LA FÉDÉRATION A DÉCIDÉ DE SE METTRE EN SOMMEIL"

L'explication de Nicolas Simonnet, le secrétaire départemental du parti, n'est pas la même : "Si le sigle et le logo UMP sont absents de notre campagne, c'est que la fédération de la Creuse a décidé de se mettre en sommeil, par désaccord avec le peu de cas que fait ce gouvernement des problèmes de la ruralité. Nous ne pouvons pas cautionner la décomposition du tissu départemental. Ce n'est pas une décision sans effet : le parti ne va pas financer cette campagne, nous allons devoir la payer nous-même".

Un dossier a particulièrement agité, depuis un an, la vie politique et sociale d'un département hypersensible à tout ce qui touche à l'animation et la défense du milieu rural : la fermeture du centre de radiothérapie de l'hôpital de Guéret, en juin 2010.

"Une erreur magistrale de Roselyne Bachelot [ancienne ministre de la santé]", selon M. Auclair, et dont le successeur au gouvernement, Xavier Bertrand, a annoncé, le 8 mars, la remise en activité, "au plus tard à la rentrée de septembre".

Le député-candidat aux cantonales y voit une justification de l'efficacité de ses interventions en haut-lieu ; la gauche creusoise une preuve qu'après des mois de manifestations et six mois de "gel des relations" entre ses élus locaux et l'autorité préfectorale, "la lutte a payé" et imposé ce recul.

Le corps électoral creusois arbitrera, le 20 et le 27 mars, entre ces deux argumentations.

Aucun commentaire: