vendredi 10 décembre 2010

La Poste se rembourse sur la quête pour un facteur décédé

Après avoir reçu 4 lettres, me spécifiant que je devais 0 €uros, je pensait avoir touché le fond, mais non. la poste continue dans sa lancée et à utilisé le reliquat de la quête destinée à offrir une plaque funéraire.


Mi-novembre décédait Christian, facteur à La Souterraine. Il était apprécié de ses collègues. Ceux-ci ont fait ce que l’on fait dans ces situations-là : une quête pour offrir une plaque funéraire.

Les cadres de l’établissement ont reçu la somme afin de commander la plaque. Celle-ci étant moins chère que la somme réunie, il restait un solde… dont le directeur décidait qu’il servirait à rembourser l’avance de timbres faite à l’agent décédé.

Bons comptes mais pas bons amis

Soit cinq carnets de timbres servant de fond de roulement au facteur durant sa tournée afin de dépanner les usagers. Bien évidemment, le malheureux, emporté par une maladie foudroyante n’avait pu rembourser cette avance. Mais là, les bons comptes n’ont pas fait les bons amis. Les collègues du facteur décédé ont crié au scandale. Il suffit de lire le titre du communiqué de leur syndicat CFTC du Limousin : « L’ignominie jusque dans la tombe » pour mesurer l’émoi du personnel.

Il dénonce tout à la fois le « manque de morale de la part des dirigeants » et l’aspect « faute professionnelle » de cette soustraction sur la quête. Car, selon la CFTC, il existe des procédures comptables permettant de restituer les sommes dues par les facteurs en cas de décès (*). Aucune urgence ne poussait donc le directeur du plateau courrier de La Souterraine à une telle inélégance.

Les agents sont allés lui demander des comptes dans son bureau. Selon la CFTC, « il a d’abord refusé d’admettre avoir commis une erreur, encore moins une faute ». Cela n’a pas empêché le personnel d’exiger que l’intégralité de la somme soit reversée à la famille.

Leur directeur promettant, d’après le syndicat, d’organiser une collecte parmi les cadres afin de réunir la somme. « Ce genre de comportement est à la fois exceptionnel et symbolique, dénonce Jean-Luc Jacques, responsable régional CFTC P & T. Exceptionnel car on n’avait jamais vu cela. Symbolique, cependant, d’une toujours plus grande déshumanisation des rapports au sein de la maison Poste. Le spectre de France Télécom nous guette si les cadres sont toujours incités à plus d’économies, de productivité et pour pousser dehors 50.000 à 60.000 agents avant 2015 ».

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