jeudi 14 octobre 2010

Chili : les 33 mineurs sont libres, la mine est vide

Après l'euphorie des dernières 24 heures, le silence retombe peu à peu ce jeudi matin dans le camp de l'Espoir à la mine de San José au Chili, où les familles des 33 mineurs bloqués sous terre depuis plus de deux mois, attendaient avec impatience leur retour en surface.

A 0h30, heure locale (5h30, heure française), le dernier secouriste a été remonté, marquant la fin d'une opération de sauvetage sans précédent, qui a vu les 33 mineurs ramenés en surface en moins de 22 heures et qui a fasciné le monde entier.
Une opération qui s'est finalement déroulée plus vite que prévu.

Manuel Gonzalez, qui avait été le premier secouriste descendu au fond de la mine mardi soir au début de l'opération, a été le dernier hissé dans la nacelle métallique à travers le puits de 622 mètres de profondeur.

Au fond de la mine, les caméras souterraines montraient derrière lui une mine désormais vide, mais avec les lumières toujours allumées des projecteurs qui ont aidé depuis mardi à préparer les ascencions.

Gonzalez a été salué par le président Sebastian Pinera à son arrivée en surface, puis a poussé avec ses collègues de l'équipe de secours un cri de joie «Chi-chi-chi, le-le-le, rescatistas de Chile !» (secouristes du Chili). «Ce qui m'a été confié est accompli», a déclaré le secouriste à Pinera, ajoutant: «J'espère que cela n'arrivera plus jamais».

22 heures après le début de l'opération, «le Capitaine» sort de terre

Quant au dernier mineur remonté à la surface à 21h55 heure locale (2h55, heure française), un peu moins de 22 heures après le premier Florencio Avalos, il s'agit de Luis Urzua, baptisé «le Capitaine» par ses collègues.

A 54 ans, Urzua, le chef de quart était devenu logiquement chef des 33. Même s'il ne travaillait que depuis deux mois à San José, c'est lui qui avait pris la direction des opérations sous terre après l'accident et notamment rationné la nourriture jusqu'à ce qu'une sonde souterraine retrouve les mineurs en vie, au bout de 17 jours. C'est lui qui le premier parla aux autorités en surface.

«Nous espérons que tout le Chili va faire l'effort nécessaire pour qu'on puisse nous sortir de cet enfer», avait-il lancé à son premier contact radio-téléphonique avec le président Sebastian Pinera, demandant au pays de ne pas «les abandonner».

Lui-même s'est évertué à maintenir la foi des 33, même s'il a avoué des moments de doute.

«De temps en temps j'ai pu flancher un peu, mais j'avais assez de forces pour parler aux mineurs, leur expliquer ce qui se passait», a-t-il raconté au président Pinera après sa sortie mercredi soir.

La fibre de leadership d'Urzua, sa capacité à organiser les miraculés, leur imposer discipline et en même temps leur instiller du calme, fut soulignée par l'équipe de la Nasa venue en septembre conseiller les efforts des secouristes chiliens.

Quant au site de la mine de San José, il doit devenir un mémorial dédié à l'aventure des 33 mineurs.

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