jeudi 28 octobre 2010

Ces policiers qui infiltrent les manifestations

Après Jean-Luc Mélenchon, Bernard Thibault a, hier, alimenté la polémique sur l'éventuelle présence de « policiers-casseurs » lors des dernières manifestations.

Des accusations scandaleuses selon Brice Hortefeux.

A la veille d’une nouvelle journée de mobilisation, le soufflet n’est pas retombé, hier, après les déclarations de Jean-Luc Mélenchon sur le supposé rôle des policiers dans les récentes manifestations contre la réforme des retraites. Selon le président du Parti de gauche, certains fonctionnaires auraient reçu des « ordres » pour infiltrer les cortèges et se transformer en vulgaires casseurs.

 Hier, Bernard Thibault, dans une interview à « Libération » a, à son tour, dénoncé « des policiers en exercice camouflés sous des badges syndicaux ».

« Ce n’est qu’un retour aux vieilles ficelles de l’extrême gauche où, lorsque l’on a pas d’idées, on tape sur la police », a fermement réagi hier le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, alors que les différents syndicats de police avaient déjà condamné, la veille, les propos de Mélenchon. « Je déplore cet effet de mode selon lequel on invente chaque jour des polémiques contre les forces de sécurité, a ajouté Hortefeux. Je n’accepterai pas que l’on mette en cause la déontologie de la police républicaine. »
Alors que ni Mélenchon ni Thibault n’entendaient hier, détailler leurs accusations, le monde policier, lui, a formellement repoussé les attaques. « Envisager qu’un chef de service puisse donner l’ordre à ses policiers de se transformer en casseurs est inconcevable, estime Jean-Louis Fiamenghi, le directeur de cabinet du préfet de police de Paris, Michel Gaudin qui a eu à gérer les rassemblements les plus importants ces dernières semaines en France. Toutes les couches de la société sont aujourd’hui représentées au sein de la police. Une telle affaire filtrerait obligatoirement. »

L’ancien patron du Raid reconnaît qu’« aujourd’hui, encadrer les manifestants comme on le faisait il y a trente ou quarante ans n’est plus possible. » De fait, l’infiltration de policiers en civil au sein des cortèges est devenue une réalité, et même la meilleure arme pour lutter contre les débordements, se défendent les responsables policiers et syndicaux. « L’objectif est de pouvoir exfiltrer les fauteurs de troubles et d’assurer la sécurité des manifestants », argumente Jean-Louis Fiamenghi.

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