lundi 27 septembre 2010

Copé et l'UMP veulent «remettre sur la table» les 35 heures

Les jours des 35 heures sont-ils comptés ? «Je pense que ce débat doit être mis sur la table», a déclaré dimanche le chef de file des députés UMPà l'Assemblée, Jean-François Copé, sur iTélé-Le Monde-France Inter-Dailymotion. «Nous y avons contribué avec la loi qui a été votée au début du quinquennat qui prévoyait de détaxer les heures supplémentaires en charges sociales», a poursuivi le député-maire de Meaux (Seine-et-Marne) celui qui vient d'organiser les journées parlementaires de son parti à Biarritz.

Jean-François Copé a pris soin d'inscrire ses déclarations dans la droite ligne du programme du président de la République. Pendant l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy avait lancé un slogan qui avait fait mouche auprès des électeurs : «Travailler plus pour gagner plus.» «Encore une fois, a estimé Jean-François Copé dimanche, ça n'a pas de sens de dire travailler plus si l'on ne dit pas en même temps travailler mieux».

«C'est le débat central autour du travail pour les années qui viennent : c'est la question de la considération des salariés. Comment les associer à la stratégie et à la rémunération de l'entreprise?», s'est-il interrogé.

Le «bébé» de Martine Aubry

Sur un terrain plus politique, cette attaque en règle contre les 35 heures vise Martine Aubry, dont la réduction du temps de travail est le «bébé». La chef des socialistes s'est affichée ce week-end comme une candidate sérieuse aux primaires à gauche en vue de la présidentielle de 2012. La Loi Aubry 2 avait été élaborée par le gouvernement Jospin et surtout initiée par sa ministre de l'Emploi qui n'était autre que Martine Aubry. La loi avait été promulguée en janvier 2000 et généralisée deux ans plus tard à toutes les entreprises, faisant du même coup entrer dans la vie des salariés un nouveau vocabulaire : les RTT (réduction du temps de travail).

A l'époque, la gauche plurielle au pouvoir avait justifié la réforme en mettant en avant le partage du travail et les créations d'emplois y voyant même une conquête sociale essentielle. Mais les théoriciens de gauche et de droite se disputent sur l'efficacité économique de la réforme. A droite, Nicolas Sakozy avait fustigé «ceux qui rasent gratis». En 2008, le ministre du Travail de l'époque, Xavier Bertrand, avait annoncé vouloir sortir du «carcan des 35 heures». Et quelques mois plus tard, le «détricotage» de loi Aubry était mené à bien par le gouvernement Fillon. Les entreprises ont depuis la loi promulguée à la rentrée 2000 la possibilité de démanteler l'accord RTT.

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