mardi 3 août 2010

Mutinerie des Bleus : Evra et Gallas flinguent Domenech

Sereins. Tels sont apparus hier Patrice Evra et William Gallas. Les deux internationaux, que l’on décrit comme très impliqués dans la grève des joueurs en Afrique du Sud, refusant de sortir du bus pour s’entraîner, sont venus s’expliquer à Paris au siège de la Fédération française (FFF).
Les deux Bleus ont été auditionnés par la mission d’information, qui était à l’origine une commission d’enquête créée le 16 juillet.

Elle est chargée de faire la lumière sur les événements du 20 juin durant la Coupe du monde. Elle avait entamé ses entretiens, essentiellement par téléphone, la semaine dernière.
La mission est menée par Laurent Davenas, Jacques Riolacci et Patrick Braouezec et placée sous la responsabilité de Jean Lapeyre, directeur général en charge des affaires juridiques de la FFF.
Les deux joueurs ont expliqué aux quatre hommes que le « bus de la honte » résulte d’une longue dégradation des rapports entre les joueurs et Raymond Domenech en équipe de France depuis deux ans. « Il ne nous parlait plus. Il n’échangeait qu’avec le capitaine », a relevé William Gallas, abondant dans le même sens que tous les autres joueurs, sans exception.
Les Bleus ne supportaient plus le sélectionneur. La déliquescence, aux dires des internationaux, s’est produite au lendemain du France - Chine (défaite 1-0), début juin, dernier match de préparation avant le Mondial. Ils ont voulu revoir la tactique, Domenech a envoyé une fin de non-recevoir. « Celui qui s’opposait à lui dégageait », ont-ils expliqué.
Gallas, après Thierry Henry, a aussi dit qu’il avait laissé la situation se dégrader parce que Domenech les avait « humiliés », lui et l’attaquant, avec l’histoire du capitanat donné à la va-vite à Evra juste avant France - Costa Rica le 26 mai à Lens.
Quand ils ont voulu dialoguer avec le patron de la sélection après les insultes d’Anelka, ils ont été écœurés de découvrir un Domenech « joyeux », plaisantant dans les couloirs de l’hôtel de Knysna avec Jean-Pierre Escalettes, le président de la Fédération. Ce dernier est aussi épinglé : « Il n’est jamais venu nous encourager dans le vestiaire, notamment avant France - Uruguay. »
Sans s’exonérer de leurs responsabilités — « On était coupés de la réalité » —, ils ont fait à la « mission » ce drôle d’aveu : certains ne voulaient même pas jouer le dernier match France - Afrique du Sud et rentrer en France, avant la fin de la compétition, donc! On imagine d’ici le scandale.
Concernant les sanctions, ils estiment « juste » celle de Laurent Blanc, qui se passera des 23 Bleus du Mondial pour le match amical en Norvège ce mercredi 11 août. « On assume nos bêtises », disent-ils. Mais ils ont également souligné qu’il serait préjudiciable de se priver d’eux plusieurs matchs, au risque de mettre en péril la qualification de l’équipe de France pour l’Euro 2012.
Les auditions devraient s’achever demain. La mission d’information doit en effet remettre dès jeudi son rapport à Fernand Duchaussoy, le nouveau président de la FFF. Vendredi, c’est un Conseil fédéral extraordinaire qui décidera des suites disciplinaires à donner à cette affaire.

Aucun commentaire: