dimanche 29 août 2010

Les effectifs de police continuent à baisser

Les statistiques duministère de l’Intérieur et les chiffres prévisionnels démontrent

que le nombre de policiers en France a baissé et que cette tendance va continuer aumoins jusqu’à 2012.

Le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, a répété sa volonté tout au long de l’été : « Ne pas céder un centimètre de terrain aux crapules. » Si le discours se veut clair et ferme, qu’en est-il dans la réalité, alors que, selon des chiffres que nous nous sommes procurés auprès de plusieurs sources syndicales, les effectifs de la police nationale n’ont cessé de baisser depuis six ans? Ces données, parues notamment dans le protocole d’accord sur la réforme des corps et carrières, rédigé par la Direction de l’administration de la police nationale (DAPN) en 2004, laissent apparaître une importante déflation du nombre de gardiens de la paix, officiers et commissaires.

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Des commissariats fermés la nuit et les week-ends

Si l’on tient compte des chiffres prévisionnels fixés jusqu’en 2012, la tendance pour ces trois corps de fonctionnaires ne semble pas devoir s’inverser. Et les gendarmes sont également concernés — dans une moindre mesure — par ces baisses d’effectifs. Selon le ministère de l’Intérieur, 145100 policiers assurent aujourd’hui la sécurité des biens et des personnes en France. « Mais près de 10104 postes auront ainsi été supprimés entre 2004 et 2012 au sein de la police, constate un syndicaliste. Nous en subissons déjà les effets sur le terrain, au quotidien. » Et le même fonctionnaire d’énoncer l’absence de patrouilles, à certaines heures, faute d’effectifs suffisants, ou la réaffectation arbitraire de certains d’entre eux dans des brigades nouvellement créées, au détriment de leur ancien service. « Le principal risque qui nous guette est l’abandon de plusieurs de nos missions au profit des polices municipales, voire de sociétés de sécurité privées, déplore un brigadier. Nous sommes à un tournant de notre histoire. » Alors que les maires s’alarment, depuis plusieurs années, de voir leur commissariat dépeuplé ou leur poste de police supprimé — dans le Val-d’Oise par exemple, le commissariat d’Eaubonne est maintenant fermé la nuit et les week-ends, et celui de Cergy le samedi —, des fonctionnaires pointent par ailleurs l’incidence de cette baisse des effectifs sur la sécurité au quotidien.

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