samedi 28 août 2010

Expulsions de Roms : Kouchner indigné par les critiques de l'ONU

«Jamais le président de la République n'a stigmatisé une minorité en fonction de son origine» : le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, s'est insurgé vendredi après-midi, contre le rapport rendu un peu plus tôt par le comité pour l'élimination de la discrimination raciale (CERD) de l'ONU. Les Nations unies ont appelé la France à «éviter» les renvois collectifs de Roms, s'inquiétant de «discours politiques discriminatoires» et s'inquiètent d'«une augmentation récente des actes et manifestations à caractère raciste et xénophobe».

Le ministre des Affaires étrangères, qui ne s'était pas encore prononcé sur le renforcement de la politique sécuritaire de Nicolas Sarkozy et sur les expulsions de Roms s'est indigné : «Jamais nous n'accepterons qu'une minorité soit sanctionnée pour ce qu'elle est». «Je vous mentirais et renierais mon engagement de toute une vie, si je vous disais que ces éclats autour des Roms m'ont fait plaisir», a ajouté l'ancien «French Doctor» de Médecins sans frontières et Médecins du Monde. Paris ne peut pas, selon lui, accepter les «caricatures» et les «amalgames» de ce rapport de l'ONU. Pierre Lellouche, son secrétaire d'Etat aux Affaires européennes a par ailleurs noté «de nombreuses erreurs factuelles».

«La France respecte scrupuleusement la législation européenne»

Auparavant, le Quai d'Orsay, via son porte-parole Bernard Valero, a affirmé que «la France respecte scrupuleusement la législation européenne ainsi que ses engagements internationaux en matière de droits de l'homme». Reconnaissant que les Roms roumains ou bulgares jouissent, en tant que citoyens de l'Union européenne, «de la liberté de circulation et du droit au séjour sur le territoire des États membres», il rappelle que cela ne leur offre pas «un droit inconditionnel au séjour». Par ailleurs, selon le traité d'adhésion à l'UE de la Roumanie et de la Bulgarie, membres seulement depuis 2007, il est possible de maintenir certaines restrictions de circulation durant 7 ans à l'encontre de leur ressortissants. C'est notamment sur ce point que se concentrent notamment les recommandations des experts.

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