samedi 21 août 2010

Ils ont appris la mort de leur fils en découvrant... sa tombe


«Mon fils a été enterré comme un chien», a réagi Josiane Vermeersch, en découvrant que son fils de 42 ans était mort et enterré dans le carré des indigents d'un cimetière du Nord.


«C'est un rouleau compresseur qui vous passe dessus», déclare-t-elle aujourd'hui. Mercredi dernier Josiane Vermeersch se rend au cimetière d'Hellemmes (Nord) pour l'enterrement de son frère, décédé à l'âge de 54 ans. C'est là qu'elle découvre, par le plus grand des hasards, la sépulture de son fils, Olivier, dont elle ignorait le décès, révèle ce vendredi La Voix du Nord.
 
La mairie met en cause la police

Agé de 42 ans, ce dernier était mort depuis le 5 juillet sans que sa famille ait apparemment été prévenue. Il avait été inhumé au carré des indigents le 18. En début de semaine, sa mère lui avait encore laissé un message pour le convier à l'enterrement de son oncle. Selon RTL, la famille aurait l'intention de déposer plainte.

Les circonstances même de cette macabre découverte font frémir. Vers 16 h 30, à la fin de l'enterrement Josiane Vermeersch et Élie Langlet, son ex-époux, accompagnés d'autres proches, longent le carré des indigents à une cinquantaine de mètres du caveau familial, relate encore La Voix du Nord. En chemin, Mégane, une cousine de 19 ans, s'arrête et s'approche d'une tombe pour lire à haute voix la plaque en bois, récente semble-t-il : «Olivier Langlet, 1968 - 2010». Le nom du fils de Josiane Vermeersch et Élie Langlet, précisement.

«Mon fils a été enterré comme un chien»

Le famille est pétrifiée et incrédule : Olivier habitait, seul, une chambre rue Salengro, à un kilomètre de là. Deux jours auparavant, sa mère avait même laissé une carte à la porte de son immeuble pour le prévenir. Mais elle n'avait jamais eu de nouvelle et comptait d'ailleurs se rendre chez lui après l'enterrement.

Après vérification auprès de la société de pompes funèbres, le doute n'existe plus. La mairie d'Hellemmes confirmera l'identité peu après. Josiane Vermeersch s'écroule de douleur. «Mon fils a été enterré comme un chien», a-t-elle témoigné ce vendredi sur Europe1.

Olivier Langlet, père d'une fille de 20 ans, est mort le 5 juillet dans son lit. Un PV de police signé le 9, indique une «mort naturelle», rapporte La Voix du Nord. Aujourd'hui, la famille cherche à comprendre pourquoi elle n'a pas été prévenue. Selon les premiers éléments, les services de l'Etat ont bien signalé que les parents du défunt était en vie, mais selon Europe 1, l'adresse n'était plus valable.

Organiser des obsèques «dignes de ce nom»

La famille cherche maintenant vers qui se tourner. «On veut savoir ce qui n'a pas marché», déclare Madame Vermeersch, qui va écrire au parquet, ainsi qu'à la ministre de la Justice pour «que ça ne se reproduise pas». «On veut que ça serve, qu'il y ait des sanctions contre les services de police qui n'ont pas fait leur travail», renchérir Elie Langlet, père d'Olivier.

Selon son frère Christophe, Olivier Langlet était un «solitaire», qui pouvait passer plusieurs semaines sans se manifester. «C'était son tempérament, on ne s'est pas inquiétés de ne pas avoir de ses nouvelles», a-t-il dit. Le parquet de Lille va examiner les vérifications qui ont été faites. S'il s'avère que les recherches ont été manifestement «trop succintes», le parquet saisira la hiérarchie policière, selon une source judiciaire.

La famille doit maintenant organiser des obsèques «dignes de ce nom» et demander une autopsie pour connaître les causes du décès. Selon Frédéric Marchand, premier adjoint à la mairie d'Hellemmes, le corps va être exhumé puis incinéré avant que les cendres soient répandues dans le jardin du souvenir. Les frais seront pris en charge par la mairie.

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