jeudi 19 août 2010

93 Roms reconduits aujourd'hui en Roumanie

La déportation recommence, cela me fait repenser qu'a 15h00 sur la chaine 5, il y a "la guerre en couleur", mais là c'était en train.Un aller sans retour

Ce sont les premiers vols affrétés par la France depuis l'annonce des mesures à l'encontre des Roms annoncées par Nicolas Sarkozy fin juillet. Quatre vols devraient décoller de France en dix jours pour reconduire des Roms en situation irrégulière.

Ce jeudi, 93 personnes doivent être expulsés par le biais de deux vols. Un premier groupe de «14 personnes en provenance de Paris est attendu à Bucarest aux alentours de 11h30 GMT (ndlr : 13h30 heure française)», a indiqué le ministère roumain de l'Intérieur. Un deuxième groupe plus important de 79 personnes arrivera aux alentours de 16 heure (heure française) en provenance de Lyon (centre-est), dans un autre aéroport de la capitale roumaine.

«Procédures classiques»

Vendredi, un autre vol d'une centaine de personnes est prévu. Enfin, un quatrième vol partira le 26 août de l'aéroport Charles de Gaulle à Roissy.

Mercredi, Eric Besson a souligné que le vol de ce jeudi était le 25e vol de ce type organisé par son ministère et l'Offi (Office français de l'Immigration de de l'Intégration) depuis le début de l'année en direction de la Roumanie et de la Bulgarie. «Nous sommes dans le cadre de procédures classiques de reconduite de ressortissants étrangers en situation irrégulière dans leur pays d'origine», a-t-il ajouté.

«Chacune des personnes éloignées a fait l'objet d'un examen individuel quant aux conditions de son séjour en France», assure le ministère de l'Intérieur. Paris a évoqué le chiffre de 700 Roms roumains et bulgares à renvoyer d'ici fin août.

Une centaine de Roms évacués d'un campement en Isère


Cette expulsion survient alors même qu'un nouveau campement illégal a été évacué ce jeudi matin en Isère. Vers 7 heures, un campement occupé par une centaine de Roms sur un terrain vague à Saint Martin d'Hères (Isère) a été évacué par quelque 150 CRS et gendarmes mobiles. Depuis quinze jours, une cinquantaine de campements ont été démantelés en France.

En Roumanie et en Bulgarie, les critiques se multiplient contre la politique française à l'égard des Roms. Le ministre roumain des Affaires étrangères Teodor Baconschi s'inquiète des «risques de dérapage populiste» et de «réactions xénophobes».

La Commission européenne hausse également le ton et rappelle que la France «doit respecter les règles» sur la liberté de circulation et d'établissement des citoyens européens. Les mesures décidées contre les Roms en situation irrégulière sont «pleinement conformes aux règles européennes», a rétorqué un porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

Conditions de vie difficiles

Paris comme Bucarest prône la coopération entre les deux pays sur la question des gens du voyage. Le ministre roumain des Affaires étrangères appelle à résoudre les problèmes de pauvreté, d'accès aux soins et d'éducation auxquels font face les Roms dans toute l'Europe.

Une partie des Roms de Roumanie (ils seraient entre 530 000 et 2,5 millions dans le pays), en majorité issus des communautés traditionnelles rurales et plus pauvres, vient en France pour échapper à des conditions de vie très difficiles. Ils seraient 15 000 dans l'hexagone.

Le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes Pierre Lellouche a évoqué un possible report dans l'intégration de la Roumanie et la Bulgarie dans l'espace Schengen, prévue en 2011, pour éviter un afflux migratoire.

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