samedi 19 juin 2010

Retraites : Sarkozy prêt à des «évolutions» jusqu'en septembre

Nicolas Sarkozy a ouvert la voie vendredi à de légères modifications de son projet de réforme des retraites, sur le volet pénibilité notamment. Les derniers arbitrages devaient initialement être scellés dans la soirée. L'Elysée avait donné deux jours au ministre du Travail, Eric Woerth, afin qu'il consulte les partenaires sociaux pour de légères modifications de la réforme annoncée mercredi. Finalement, le chef de l'Etat a demandé à son ministre, de lui proposer des «évolutions qui pourraient être envisagées au plus tard avant le début du débat parlementaire en septembre».

Ainsi, l'Elysée s'est dit sensible vendredi à certaines remarques des partenaires sociaux sur trois dossiers :d'une part sur «la nécessité de mieux prendre en compte la pénibilité», d'autre part sur «la situation des personnes qui ont commencé avant 18 ans». Nicolas Sarkozy a cité enfin les problèmes des poly-pensionnés, ces assurés pénalisés dans le calcul de leur retraite parce qu'ils relèvent de plusieurs régimes.

Pas question de revenir sur l'âge légal

Mais pas question de revenir sur la mesure phare du projet, le recul à 62 ans de l'âge légal, avait annoncé Eric Woerth avant de recevoir les syndicats. Il avait cependant laissé la porte ouverte à des aménagements sur d'autres dispositions moins emblématiques. Le Medef a fait pression pour que certains prélèvements sur les entreprises soient revus à la baisse et pour booster l'épargne retraite individuelle. La CFE-CGC a demandé «des recettes concrètes supplémentaires», citant les stock-options ou encore les retraites chapeaux.

Reçu jeudi, le leader de la CFDT, François Chérèque, avait jugé que le gouvernement ne laissait «pas de marge de manœuvre». La CGT et FO avaient décliné l'invitation du gouvernement. Pour les syndicats, le rapport de force ne se situe désormais plus dans le dialogue avec l'éxécutif mais dans la rue. Ils misent sur une forte mobilisation le 24 juin.

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