mercredi 23 juin 2010

Dépendance : le nouveau défi social

A peine dévoilée la réforme des retraites, un autre dossier s’ouvre : celui de la dépendance des personnes âgées. Et surtout de son financement. Et cette fois, ce sont les 15 millions de retraités actuels qui pourraient être mis à contribution, Emmanuel…

Ils ont été épargnés par la réforme des retraites. On comprend désormais pourquoi. Ils vont devoir participer au financement de ce nouveau risque. Une mission de l’Assemblée nationale va proposer aujourd’hui d’aligner le taux de CSG des retraités imposables sur celui des actifs. Les plus petites retraites seraient épargnées. Cette proposition a l’aval de l’Elysée. Elle est aussi soutenue par la CFDT.

Pourquoi faut-il une nouvelle ponction ?

A côté de la retraite, la dépendance est un autre défi démographique, social et économique. Les décisions ont été différées depuis trois ans. Elles sont devenues urgentes. La France compte aujourd’hui un millions de personnes dépendantes, c’est-à-dire qui n’ont pas suffisamment d’autonomie pour vivre seules, sans assistance. Ce nombre va augmenter très rapidement avec la progression de la population de plus de 85 ans. Et l’équation financière est impossible pour beaucoup : une place en maison de retraite coûte en moyenne 2 200 euros par mois, si l’on arrive à rester chez soi, il faut compter un budget d’aide à domicile de 1 800 euros. Des dépenses qui excèdent de loin les retraites moyennes, entre 1 000 et 1 300 euros. Or les aides publiques actuelles ne suffisent pas. Montant moyen : 450 euros. Les ressources dégagées avec le lundi de Pentecôte travaillé, ce qu’il en reste, ne couvrent pas les besoins. Et les départements, qui versent une allocation d’autonomie, sont étranglés.

Mais est-ce que cela va suffire ?

Non, et c’est là que va se situer le débat. D’où des propositions qui vont faire débat dans les semaines qui viennent : d’une part obliger tous les plus de 50 ans à souscrire une assurance privé sur le « risque dépendance ». Et surtout permettre aux départements ou à l’Etat de se rembourser sur l’héritage, au-delà d’un certain niveau de patrimoine, ce qu’on appelle la récupération sur succession. Nouveau risque mais des caisses vides. Moins de solidarité collective, plus d’effort individuel : c’est un modèle social français qui, lentement, se transforme.

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