dimanche 9 mai 2010

L'Europe à l'épreuve de la crise grecque

Crise : Londres refuse de garantir le fonds de soutien européen

Les ministres européens des Finances se réunissaient dimanche pour créer un fonds de soutien financier inédit en faveur des pays de la zone euro en difficulté, dans l'espoir de stopper la contagion d'une crise qui menace les fondements de l'Union monétaire.

Un projet qui ne sera pas facile à faire aboutir, la question qui se pose étant de savoir si tous ceux qui n'utilisent pas la monnaie commune seront prêts à apporter une telle garantie.

La Grande-Bretagne a refusé de garantir ce Fonds d'urgence, a confirmé dimanche le ministre britannique des Finances, Alistair Darling, à la différence de la Suède, autre pays qui a gardé sa propre monnaie.

Face au refus de Londres, la zone euro pourrait se rabattre sur un mécanisme de prêts garantis par les seuls pays utilisant la monnaie unique, une option également à l'étude. Le scénario de la riposte européenne à la crise va se construire au cours de l'après-midi de dimanche ponctuée de plusieurs réunions.

A Paris. Nicolas Sarkozy a décidé de convoquer ce dimanche à 18H45 à l'Elysée une «réunion de travail sur la crise financière que traverse la zone euro» à laquelle participera notamment le Premier ministre François Fillon, a annoncé la présidence de la République dans un communiqué.

A Bruxelles. Les ministres des Finances de l'ensemble des 27 pays de l'UE devaient se rencontrer à partir de 15 heures à Bruxelles.

Leur réunion était précédée par une convocation extraordinaire du collège des commissaires de la Commission européenne à partir à 13 heures pour «discuter et adopter» le projet de dispositif qui devait ensuite être proposé aux ministres.

Il s'agira d'un «mécanisme européen de stabilisation destiné à préserver la stabilité financière en Europe», selon la déclaration publiée à l'issue d'un sommet des dirigeants des seize pays de la zone euro vendredi.

L'idée de départ était que la Commission européenne puisse emprunter jusqu'à 70 milliards d'euros, en bénéficiant de la garantie de tous les pays de l'Union européenne, y compris ceux comme la Grande-Bretagne qui n'utilisent pas l'euro, puisqu'il s'agit d'un mécanisme de l'UE, selon des sources diplomatiques.

Pour valider un tel dispositif au niveau de toute l'UE il faudrait l'approbation d'une majorité qualifiée suffisante des 27 ministres européens. La décision de la Grande-Bretagne de ne pas participer à ce fonds va compliquer l'aboutissement du projet.

Barack Obama préoccupé par la crise grecque

Signe de la gravité de la situation, le président français Nicolas Sarkozy et le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi ont annulé leur déplacement en Russie dimanche pour les cérémonies du 65e anniversaire de la fin de la Seconde guerre mondiale.

La crise prend aussi une dimension internationale. Le président américain Barack Obama s'est dit «très préoccupé» par la crise budgétaire grecque et son impact sur les économies européenne et américaine

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