samedi 20 mars 2010

Jacques Viguier à nouveau acquitté

Moins d'un an après avoir été acquitté par la cour d'assises de la Haute-Garonne, Jacques Viguier a été de nouveau acquitté, samedi, du meurtre de sa femme Suzanne, disparue mystérieusement en février 2000.

Le verdict de la cour d'assises du Tarn a été rendu après six heures et demie de délibérations, à l'issue d'un procès de trois semaines.

Après l'énoncé du verdict par le président de la cour d'assises Jacques Richiardi, le professeur de droit toulousain a embrassé l'un de ses avocats, Jacques Levy. Il s'est ensuite approché de ses enfants et de ses proches, qu'il a serrés dans ses bras. En quittant libre le palais de justice, il n'a fait aucun commentaire à la presse.

L'avocat général avait requis 15 à 20 ans de prison

L'avocat général, Marc Gaubert, avait requis 15 à 20 ans de réclusion criminelle contre l'accusé, estimant qu'il y était tenu par l'arrêt de renvoi pour homicide volontaire. Il avait complété son réquisitoire en disant aux jurés qu'ils pouvaient également envisager une condamnation pour coups et blessures involontaires. Les avocats de la défense comme ceux de la partie civile s'étaient dit troublés par ce réquisitoire.

Quelques heures plus tôt, avant que les jurés se retirent pour délibérer, Jacques Viguier, visiblement ému, avait fait une dernière déclaration : «Je viens de vivre dix ans d'horreur et de chemin de croix. J'espère que ces débats qui ont été longs et douloureux pour moi vous auront prouvé mon innocence. Faites que mon univers ne s'effondre pas, rendez-moi ma dignité d'homme pour les enfants et pour Suzy (Suzanne)».

L'avocat de Viguier avait dénoncé l'«acharnement» des enquêteurs

Le jury, composé de douze jurés et de trois magistrats, devait répondre à trois questions : «Jacques Viguier a-t-il commis un homicide volontaire?», puis deux questions subsidiaires, «Jacques Viguier a-t-il commis des violences volontaires», et «ces violences ont-elles entraîné la mort sans intention de la donner?». Si au moins dix membres du jury le considèraient coupable, l'accusé était condamné.

Dans sa dernière plaidoirie, Me Eric Dupond-Moretti, l'avocat de Jacques Viguier, avait affirmé que les enquêteurs et l'accusation s'étaient acharnés contre son client, sans pousser plus loin leurs investigations concernant l'amant de Suzy, Olivier Durandet. «Ce procès, en raison de l'aveuglement et des carences de l'enquête, est devenu un concours Lépine de l'hypothèse», s'était-il indigné en demandant que son client soit à nouveau acquitté.

De son côté, la partie civile, qui soutenait l'accusation, avait plaidé la thèse de coups et blessures ayant provoqué la mort sans intention de la donner.

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