mercredi 24 mars 2010

Abandon de la taxe carbone

Remontée de bretelles ? Chantal Jouanno, la secrétaire d'Etat à l'Ecologie a assuré mercredi matin sur RTL qu'elle ne démissionnerait pas au lendemain de l'annonce du report sine die de la taxe carbone.

Mardi soir, la ministre avait pourtant confié : «Je suis désespérée de ce recul, désespérée que ce soit l'écolo-scepticisme qui l'emporte. [...]. Je ne suis pas en phase avec cette décision. [...] C'était possible de le faire en France avant de le faire en Europe. C'est ce qu'on avait prévu à l'origine, c'est ce que d'autres pays comme le Suède ont fait».

La taxe carbone qui devait entrer en vigueur le 1er juillet était censée inciter les Français et les entreprises à consommer des énergies vertes, et limiter les émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement de l'atmosphère. En moyenne, un ménage français rejette 8 tonnes de CO2 par an. Pendant la campagne présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy avait signé le pacte écologique de Nicolas Hulot, s'engageant à mettre en place une taxation des émissions polluantes une fois élu.

A la question de savoir si elle allait démissionner, comme l'a réclamé José Bové mercredi matin, Chantal Jouanno a donc répondu par la négative. Elle est ensuite revenue sur le terme «désespérée». «Je suis surtout désespérée par la surinterprétation de cette décision» a commenté l'ex-candidate UMP aux élections régionales en Ile-de-France, un secteur où la pollution atmosphérique est importante. «Non la nuit n'a pas porté conseil», a ensuite estimé la secrétaire d'Etat. «Le rôle d'un ministre n'est pas de gagner un salaire mais de défendre des idées.»

L'instauration de la taxe était très impopulaire parmi les élus UMP. « La réforme n'était pas comprise, pas acceptée, a reconnu Chantal Jouanno. Autant pour les entreprises, c'était clair, il y avait un basculement d ela taxe professionnelle vers la taxe carbone. Autant pour les particuliers , il y avait du travail. [...] Elle n'était pas comprise. »

Quant à son avenir, la ministre a clôt l'entretien sur cette formule : «je sais rebondir. Il faut relever le défi».

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