lundi 27 juillet 2009

Les maçons de la creuse

Dès la fin du Moyen-Âge, les ouvriers de la Creuse (maçons, charpentiers, tailleurs de pierre, tuiliers, plâtriers, peintres, serruriers...) partaient à pied sur les routes de France, notamment vers Paris, Lyon, Bordeaux, La Rochelle.
Ils partaient au printemps et revenaient avant l'hiver. Les conditions de vie et de travail étaient rudes.
Ils participèrent à la construction des cathédrales (Notre Dame de Paris), des palais (Palais des Papes à Avignon), des hôtels, des maisons.
À partir de 1850, ils s'instruisent et participent aux luttes politiques.

Les conséquences sociales et politiques
Alors que la Creuse, faute de matières premières et de capitaux, reste un département à vocation essentiellement paysanne, il se développe au sein des populations un esprit politique contestataire. En effet les conditions de travail sur les chantiers sont particulièrement difficiles, ce qui conduit, bien souvent, les maçons de la Creuse, à se syndiquer afin d'obtenir des conditions de travail acceptables.

Les maçons de retour au pays incitent souvent leurs enfants à suivre une instruction alors que la tradition et les besoins économiques les orientent plutôt vers le travail à la ferme dès leur plus jeune âge.

Martin Nadaud, le plus célèbre des maçons creusois, fut élu député. Il défend l'instauration de retraites ouvrières en 1879, de protections contre les accidents de travail, sur lesquels il intervient à plusieurs reprises (1881, 1883 et 1888) pour faire reconnaître la responsabilité de l'employeur (loi de 1898). Il demande aussi l'amnistie des Communards et se bat pour le développement d'un enseignement laïc dans chaque département, soutenant la loi du 28 mars 1882 (loi Ferry) sur l'instruction publique. Comme élu local, sa grande fierté est d'avoir obtenu la réalisation de la ligne de chemin de fer de Bourganeuf à Vieilleville, inaugurée en 1883.

Les conséquences démographiques
Par ailleurs, initialement temporaire de mars à novembre, l'émigration devint définitive au début du XXe siècle : ainsi la Creuse perdit la moitié de sa population entre 1850 et 1950.

Le voyage
Le maçon était tenu de faire viser sur son livret ouvrier son dernier congé par le maire ou son adjoint, et de faire indiquer le lieu où il se proposait de se rendre. Tout maçon qui voyageait sans être muni d’un livret ainsi visé était réputé vagabond, et pouvait être arrêté et puni comme tel.

Ce livret devait être paraphé selon les villes par un commissaire de police ou par le maire ou l’un de ses adjoints. Le premier feuillet portait le sceau de la municipalité, et contenait le nom et le prénom du maçon, son âge, le lieu de sa naissance, son signalement, la désignation de sa profession et le nom du maître chez lequel il travaillait. Le livret ouvrier comportait aussi un rappel de l'interdiction des coalitions d'ouvriers.

Environ la moitié des maçons de la Creuse se dirigeaient vers Paris et les départements périphériques. La majorité des autres, surtout du sud de la Creuse allaient travailler à l'est vers Lyon, Saint-Étienne...

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Les métiers des "maçons de la Creuse"
Le plus prestigieux des métiers est l'architecte, le maître d'oeuvre des chantiers, c'est lui qui conçoit les bâtiments, établit les plans, les devis. Après l'architecte, le premier des ouvriers est le maître maçon. C'est lui qui organise le chantier en fonction des plans fournis par l'architecte. Il s'occupe d'approvisionner le chantier avec les matériaux nécessaires, il recrute les ouvriers (les garçons ou gouyats) dans les corps de métier voulus. Ainsi les maîtres maçons deviennent des entrepreneurs.

Les apprentis
Le souvenir des « maçons de Paris » est associé à la construction, en hiver, de loges de berger en pierre sèche (les bories de la provence), encore visibles sur les communes de Saint-Goussaud et d'Arrènes dans la Creuse. On rapporte que la construction d'une loge servait de test d'aptitude aux jeunes apprentis désireux d'accompagner un maçon migrant [5].

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