dimanche 15 juin 2008

- La guerre du bitume

Le mot d'ordre cirule à grande vitesse sur les autoroutes de l'information : le 16 juin, tout le monde bloque le pays. Doux rêve ou méchante colère ?

Vous êtes de plus en plus nombreux à nous demander de statuer sur la véracité de l'appel à la grève du bitume qui se profile le 16 juin. S'il n'est pas possible de se prononcer clairement sur la réussite de l'opération, il est en revanche certain que cette action ne sera en aucun cas une grève. Grève de quoi ? Grève de qui ? Si encore il était demandé de ne pas prendre sa voiture se jour-là, on pourrait s'imaginer que c'est la grève de la voiture. Mais là... non, il s'agit avant tout de bloquer le pays en roulant au pas (pour aller travailler ?).

En conséquence, si le mot d'ordre est clair : le litre de gasoil à 1,00 euro ; les modalités d'actions sont beaucoup plus floues. Selon le texte en circulation, il suffirait que chaque automobiliste concerné décide de mener une opération escargot. L'auteur de l'appel mise sur une mobilisation massive et s'auto persuade qu'en agissant ainsi, le gouvernement ne pourra rien faire d'autre que capituler. Sans se prononcer sur la légitimité de la seule et unique revendication en ces temps de réchauffement climatique et de raréfaction annoncée de la matière première, on peut toutefois se demander si une telle idée peut rencontrer le succès espéré.

Evidemment, dans l'absolu, tout est possible. Si l'appel est entendu, relayé au reste de la population non connectée au net et respecté par le plus grand nombre, alors la France pourrait bien se trouver empêtrée dans un joyeux bazar. Mais qu'en sera t-il exactement le jour J ? Personne ne peut le dire et le risque est grand de ne voir que quelques voitures, de ci de là, rouler au pas, au mépris de tous les dangers. Ou encore de croiser un ou deux desperados tenter de mener en solo une opération "péage gratuit", quand il ne s'agira pas d'inconscients hommes d'affaires couchés sur les voies d'une gare pour empêcher les trains de partir. A ce stade, rappelons que si deux camions peuvent sans problème créer un bouchon en roulant de front sur une autoroute, il n'en est pas de même pour deux voitures qui laissent suffisamment de place de chaque côté pour être doublées n'importe comment.

Le message est catégorique, c'est toutes les infrastuctures qui doivent être touchées, routes, autoroutes, chemin de fer, etc... Evidemment, comme il n'y a strictement aucune coordination, personne ne saura ce qu'il doit faire sinon agir en son âme et conscience et plus probablement en fonction de son emploi du temps ce jour-là. Il y a donc fort à parier que, si l'appel n'est pas relayé par les professionnels du secteur, comme les routiers par exemple, ce coup d'essai sera un coup d'épée dans l'eau.

Mais l'espoir fait vivre paraît-il. Et, si tous les gars du monde veulent bien se donner la main... nous aurons sans aucun doute une essence moins chère pour pouvoir rouler plus vite sans calculer, sous peu.

Article par Guillaume - HoaxBuster.com