Hier dans l'Arrageois, des camions chargeaient de la paille à destination d'autres régions.
Après l'averse de la matinée, l'engin de levage a repris sa course contre la montre. Dans le champ de Damien Debuire, à Foncquevillers en Arrageois, un camion doit être chargé de paille, direction la Creuse. Sous le regard du président de la FNSEA, Xavier Beulin, venu saluer la solidarité des agriculteurs du Pas-de-Calais.
Il ne cherche ni félicitations, ni remerciements. Damien Debuire est juste solidaire avec ses collègues des autres régions : « C'est tout à fait normal d'aider ceux qui n'ont pas d'herbe pour leur élevage par manque de pluie. Ce n'est pas du business. »
Une fois ses stocks remplis pour ses propres animaux, notre exploitant broie généralement son excédent de paille. Pas cette année. Il va expédier 95 ballots de 335 kg chacun. La semaine dernière, quarante sont déjà partis.
« Fiers d'être paysans »
« Je suis adhérent de la FDSEA, dit Damien. Alors quand le syndicat a lancé son appel, je me suis engagé à vendre mon excédent de paille. Après, toute la logistique s'est mise en route. »
Depuis deux mois maintenant, le syndicat agricole du Pas-de-Calais est en ordre de marche. Alors que les moissons commencent à peine, une course contre la montre est lancée. L'objectif ambitieux était de réunir d'ici à la fin de la campagne 15 à 20 000 tonnes de paille. À ce jour, 8 000 sont assurées. D'où la nécessité de rappeler constamment aux agriculteurs qu'ailleurs en France, et parfois dans la même région, on attend avec impatience leur paille.
Un message qu'est venu relayer hier Xavier Beulin, le président de la FNSEA : « Quand on voit une telle opération, on est fiers d'être paysans. C'est une opération exceptionnelle par son ampleur puisqu'on va transporter 1,4 million de tonnes dont près d'un million à plus de 300 ou 400 km de l'exploitation de départ. Le chantier est énorme dans des conditions météorologiques pas faciles. »
Au niveau national, le président a fait montre de toute sa détermination pour emmener dans le sillon des agriculteurs les sociétés d'autoroute, les transporteurs, les administrations... « Nous avons réussi à obtenir de la SNCF dix trains complets de trente wagons chacun. On devrait assurer une à deux rotations par semaine surtout à destination du Massif central, de l'Auvergne, des régions où les conditions d'accès par la route sont difficiles. »
Cerise sur le gâteau, les sociétés d'autoroutes viennent d'autoriser la circulation gratuite des convois, histoire de ne pas faire grimper la facture
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