mercredi 16 mars 2011

Comment Marine Le Pen séduit au-delà du FN

Par son style et son discours, la patronne du FN réussit à toucher un électorat plus large que celui de son père.

Elle semble loin l’époque où les sympathisants du Front national osaient à peine confier leur sensibilité politique. Aujourd’hui, afficher sa préférence pour le parti de Marine Le Pen n’est plus un tabou. Comme en témoignent les récents sondages — qui la créditent de 21 à 24% d’intention de vote pour la présidentielle —, mais aussi les nombreuses réactions recueillies par les autres partis sur le terrain.

Un programme très coûteux« Il faut donner une bonne leçon aux partis »L’UMP tente de résisterUn nouveau sondage place Marine Le Pen face à DSK au 2e tourToutes nos vidéos sur Marine Le PenCantonales : des enjeux différents pour les partis politiquesLe PS favori des cantonalesDe plus, selon une enquête TNS Sofres révélée hier pour « la Matinale » de Canal +, 28% des Français se disent d’accord avec les idées du Front national, contre 22% en janvier dernier.

« Le vague bleue marine »

A quatre jours du premier tour des élections cantonales, le FN va-t-il traduire dans les urnes cette percée dans l’opinion publique? Paradoxalement, rien n’est moins sûr. « Ces élections, ce sont les pires pour nous », lâche Marine Le Pen. Son parti ne compte aujourd’hui aucun conseiller général dans ses rangs. Et la récente modification du mode de scrutin, qui fixe désormais la barre à 12,5% des inscrits (contre 10% auparavant) pour être présent au second tour, ne va rien arranger. « En clair, si l’abstention est au-dessus de 50%, comme c’est à craindre, il nous faudra faire plus de 25% pour être qualifié dimanche soir. C’est énorme! » craint Michel Guiniot, délégué national.

Alors, au parti, on s’organise. Sur les 2023 cantons renouvelables, 1450 auront un candidat du Front. Tous ont reçu un kit de campagne, composé d’affiches sur le thème de « La vague bleue marine », d’un modèle de profession de foi et d’un document de 4 pages déclinant les principales propositions du parti. En campagne, les candidats frontistes, souvent peu connus de la population locale, jouent à fond la carte Marine Le Pen pour espérer gagner des voix. « Ils fondent tout sur la popularité de leur présidente, raille Karl Olive, candidat UMP dans le secteur de Poissy-Sud. D’ailleurs, dans mon canton, mon adversaire du FN est totalement absent. On ne sait même pas à quoi il ressemble… »

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