mercredi 19 janvier 2011

Hugues Moutouh, le préfet de la Creuse, part pour l'Élysée

La rumeur qui courait depuis plusieurs semaines a été confirmée hier : dès la semaine prochaine, Hugues Moutouh, le préfet de la Creuse, va rejoindre l'Élysée où il intégrera l'équipe de campagne de Nicolas Sarkozy pour 2012.

Le Conseil des ministres a nommé, hier mercredi, Hugues Moutouh préfet hors cadre. La veille, celui qui peut toujours se flatter du titre de plus jeune préfet de France, avait été officiellement "titularisé" préfet.
Cette double nomination est à l'image de cet encore jeune homme pressé (il a tout juste 43 ans) qui n'a jamais caché sa proximité avec le Président de la République pour lequel il avait déjà travaillé durant la campagne de 2007 et dont il va rejoindre, vraisemblablement comme conseiller juridique, l'équipe de campagne pour les présidentielles de 2012.
À peine plus d'un an après son arrivée en Creuse, Hugues Moutouh la quitte donc non sans y avoir imprimé sa marque. Volontaire, il a sillonné le département, se confrontant notamment à la problématique agricole, un secteur qu'il reconnaissait ne pas connaître, et y prenant visiblement goût.« Mon plus grand regret en quittant la Creuse sera de quitter les agriculteurs avec lesquels j'ai travaillé », confiait-il récemment.
De fait, il aura grandement contribué au déblocage du projet de centre d'engraissement de Saint-Martial-le-Vieux et son successeur aura à parachever son autre grand projet agricole, la création d'un marché au cadran dont il a jeté les bases.
Ce volontarisme affiché, un trait de caractère qui pourrait d'ailleurs le pousser à quitter la haute administration pour s'engager en politique, l'a conduit à intervenir, voire à créer la polémique, dans plusieurs dossiers.
On se souvient de sa prise de position en faveur des agriculteurs et contre les chasseurs à propos de la prolifération des sangliers, et de sa charge contre les violences sportives sur les stades de foot tout récemment.
Mais le dossier qui aura le plus marqué son passage est incontestablement celui de la fermeture de la radiothérapie du CH de Guéret et du boycott des élus décidé en signe de protestation.
Un boycott de plusieurs mois qui l'a conduit récemment à des prises de position controversées, en particulier quand il a déclaré que « la Creuse n'avait pas les élus qu'elle mérite ».

Ajoutée à d'autres du même genre, cette phrase a encore un peu plus creusé le fossé entre lui et une majorité d'élus creusois de gauche qui, dès son arrivée, ont vu en lui un préfet "politique". Son départ pour l'Élysée les confortera sans doute dans leur analyse.

En attendant, cette fracture avec la gauche creusoise, créée par les circonstances ou délibérément entretenue selon les points de vue, restera comme la marque de fabrique d'un préfet atypique qui n'aura, au bout du compte, laissé aucun de ceux qui l'ont approché indifférent.

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