mercredi 10 novembre 2010

Sarkozy se félicite d'avoir «sauvé» le régime des retraites

Nicolas Sarkozy n'a pas attendu vingt-quatre heures. Le chef de l'Etat a promulgué la loi sur la réforme des retraites dans la nuit de mardi à mercredi. Dans la foulée, le texte, fortement contesté, a été publié au Journal officiel après avoir été validé mardi par le Conseil constitutionnel.

Ce matin, devant le Conseil des ministres, le président a réaffirmé qu'il avait «sauvé» le régime de retraite par répartition. «Les Français sont désormais assurés qu'ils pourront compter sur leur retraite et que le niveau des pensions sera maintenu», a-t-il dit dans une déclaration rendue publique par l'Elysée. «Avec cette loi, notre régime de retraite par répartition est sauvé.» «J'ai entendu les inquiétudes qui se sont exprimées pendant les débats. Et j'ai pleinement conscience qu'il s'agit d'une réforme difficile. Mais j'ai toujours considéré que mon devoir, et le devoir du gouvernement, était de la mener à bien», a-t-il ajouté.

Le PS fustige sa «brutalité»

«C'est la poursuite de la brutalité : J'ai raison, j'y vais de plus en plus fort et je ne laisse pas passer un instant avant de promulguer», a réagi la numéro un du PS, Martine Aubry.

Les syndicats, qui ont décidé d'une journée d'«actions multiformes» le 23 novembre, avaient pris acte de la décision mardi, sans toutefois baisser les bras. «Le recul des bornes d'âge à 62 et 67 ans pénalise les salariés qui ont commencé à travailler tôt et les travailleurs aux carrières précaires», a réaffirmé la CFDT. «Ça va être compliqué, difficile, mais les salariés nous en voudraient si on considérait que les carottes étaient cuites», a fait valoir la CGT.

Compte à rebours pour le remaniement

La promulgation de la loi sur les retraites ouvre la voie au remaniement du gouvernement, que le chef de l'Etat a programmé depuis cinq mois. Il pourrait intervenir lundi, mardi prochain au plus tard, selon plusieurs sources gouvernementales et de l'UMP. Et dans l'esprit de tous, il y a peu de doutes sur le fait que François Fillon reste à Matignon.

Cette conviction est partagée par Jean-Louis Borloo, numéro deux du gouvernement, qui faisait, il y a peu, figure de favori. Mardi, lors de la réunion hebdomadaire des parlementaires radicaux à l'Assemblée nationale, le ministre de l'Ecologie et président du Parti radical est apparu «déçu, découragé, abattu», selon des participants. «J'ai eu Nicolas Sarkozy deux heures au téléphone depuis dimanche. Il m'a fait comprendre que ce ne serait pas moi (pour Matignon) mais jusqu'au bout, je veux y croire. Jusqu'au bout, je veux faire monter l'union des centres», a-t-il déclaré selon ces sources.

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