mercredi 18 août 2010

Prix du lait : accord sur une hausse de 10%

Agriculteurs et industriels sont parvenus mercredi à un accord sur les prix du lait, prévoyant une hausse de 10% en 2010, au terme de plusieurs heures de négociations. Cette hausse correspond aux demandes des éleveurs, dont les revenus ont chuté de plus de 50% depuis un an.

Pour Dominique Chargé, président de la Fédération nationale des coopératives laitière, l'accord va permettre d'aboutir à une revalorisation du prix du lait de 31 euros au second semestre.

Il atteindra ainsi 330 euros pour 1.000 litres sur le troisième trimestre et 301 euros sur l'ensemble de l'année.

L'Elysée s'est réjoui mercredi de cet accord, soulignant qu'il «permet d'accroître, de façon juste, le prix du lait payé aux producteurs au cours de l'année 2010». Le président de la République «souhaite que cet accord permette à cette filière stratégique d'engager une démarche nouvelle et durable pour une nouvelle relation contractuelle équilibrée, entre les producteurs et les transformateurs, dès 2011». «Le gouvernement accompagnera cet effort de la filière laitière par la mise en oeuvre d'un plan de développement pour renforcer sa compétitivité en Europe», a-t-il ajouté.

Mise en place d'un indicateur de compétitivité

La filière s'est accordée pour mettre en place un indicateur de compétitivité - réclamé par les industriels - afin de faire face à la concurrence européenne, notamment allemande. Cet indicateur permettra «d'accrocher le prix du lait français au prix du lait allemand», a précisé Olivier Picot, président de l'Association de la transformation laitière (Atla), qui représente industriels et coopératives.

En clair, le prix du lait français ne pourra pas décrocher de plus de 8 euros du prix allemand. Ce «nouveau chantier» débutera à partir du début 2011, indique-t-on du côté de la Fédération nationale des producteurs laitiers. En 2009, le lait français était de 35 euros plus cher que le lait allemand, et de 9 euros fin juin.

Eleveurs et fabricants de produits laitiers tentaient ont mené la négociation dans une ambiance de grand secret puisque l'endroit de la rencontre n'a pas été rendu public. Avant la réunion, les producteurs avaient mis la pression en disant vouloir décrocher un accord rapidemen t: «Nous venons pour discuter et aboutir à un accord aujourd'hui», avait déclaré Henri Brichart, président de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL). Poussant également à une conclusion rapide, le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire avait dit avoir «bon espoir» que les différentes parties trouvent un compromis pour 2010.

Ces dernières semaines, les éleveurs avaient mené des campagnes d'étiquetage dans les grandes surfaces, appelant les consommateurs à ne pas acheter certains produits de Bel (Vache qui rit), Bongrain (Caprice des Dieux) et Lactalis (Camembert Président) notamment. Reste encore à savoir si les industriels accepteront de réduire leurs marges ou répercuteront la hausse des prix payés aux agriculteurs sur le consommateur.

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