mardi 27 juillet 2010

Love Parade : le bilan s'alourdit à 20 morts et plus de 500 blessés

Deux jours après la bousculade meurtrière de la Love Parade à Duisbourg, dans l'ouest de l'Allemagne, le nombre des victimes s'est encore alourdi, passant de 19 à 20 morts. Une Allemande de 21 ans a succombé à ses blessures, a annoncé lundi soir la police locale. Un peu plus tôt, le parquet de Duisbourg avait revu le nombre des blessés à 511, alors qu'il était de 342 dimanche.

Onze femmes et huit hommes, dont sept étrangers - deux originaires d'Espagne, un d'Australie, un de Bosnie-Herzégovine, un de Chine, un d'Italie, un des Pays-Bas -, sont décédés, piétinés à mort dans la bousculade.

Après l'émotion suscitée par ce drame, samedi, la mairie de cette ville de moins de 500 000 habitants et les responsables du festival de musique techno sont accusés de négligence. Des documents liés à l'organisation de l'événement ont été saisis par le parquet qui dirige une enquête pour soupçon d'homicides par négligence, a indiqué lundi le porte-parole du parquet, Rolf Haferkamp, ajoutant que celle-ci prendrait du temps. Pour des raisons de neutralité, la police de Cologne (ouest) a été chargée de l'enquête policière jusque-là menée par la police de Duisbourg.

Quelque 1,4 million de festivaliers pour une autorisation de 250 000 personnes

Les quotidiens allemands se font l'écho des voix de plus en plus nombreuses qui s'élèvent pour dénoncer des manquements importants en matière de sécurité. L'édition en ligne de «Der Spiegel» affirme, documents à l'appui, que le site de la Love Parade a obtenu l'autorisation d'accueillir seulement 250 000 personnes alors que, selon certaines estimations, la manifestation a rassemblé samedi quelque 1,4 million de personnes.

«Procès-verbal de la mort», titrait également le quotidien le plus lu d'Allemagne, «Bild». «19 morts, 342 blessés, ils n'avaient aucune chance», poursuit le journal. «Comme rarement auparavant de nombreux experts avaient mis en garde contre les risques d'organiser une manifestation de masse dans un espace beaucoup trop petit», écrit l'éditorialiste de Bild. «Pourquoi personne n'a-t-il réagi? Car pour les responsables d'une ville économiquement en difficulté comme Duisbourg quelques titres de journaux positifs sont plus importants que la sécurité des participants ?» s'interroge-t-il.

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