vendredi 2 juillet 2010

La Cour des comptes épingle La Poste

Voilà un rapport qui ne risque pas de passer comme une lettre à la Poste ! Dans un document confidentiel publié vendredi par Le Figaro, la cour des comptes fait état de la baisse de l'activité courrier et du manque de compétitivité du réseau de la Poste, société anonyme dont l'Etat reste majoritaire.

Selon ce rapport, encore provisoire puisqu'il ne contient pas la réaction de La Poste, «le respect du délai de distribution à J+1 stagne au niveau médiocre de 85%, bien inférieur à la plupart des autres pays européens».

Les magistrats de la Cour des comptes préconisent d'élargir la plage de remise du courrier «en permettant un dépôt plus tardif dans un nombre plus élevé de boîtes aux lettres», rapporte le quotidien.

Une étude anti-service public, selon SUD-PTT

Le syndicat SUD-PTT a dénoncé dans ce rapport «une occasion de plus pour attaquer le service public». Le texte «tombe à un moment où La Poste envisage de supprimer 50.000 emplois d'ici à cinq ans, ce qui occasionnerait, une nouvelle fois, une dégradation du service public postal», regrette le syndicat. Selon Le Figaro, le rapport estime à 1% par an la baisse du volume du courriere entre 2003 et 2007.

Alors que selon La Poste, l'activité s'effondrerait de 30% sur la période 2008/2015, les sages de la Cour des comptes conseillent d'envisager plutôt un recul de 40%.

Enfin, au guichet «l'attente est encore problématique et désorganisée», le réseau avec 17.000 points de contact «demeure inadapté et coûteux» et son niveau élevé des charges constitue «un handicap concurrentiel majeur».

Augmentation de capital ou aide d'Etat

Le Figaro évoque également les négociations intenses entre la Caisse des dépôts et des consignations (CDC) et l'Etat pour l'augmentation de capital de La Poste, transformée en société anonyme à capitaux publics le 1er mars, qui doit recevoir 1,2 milliard d'euros de l'Etat et 1,5 milliard d'euros de la CDC.

Pour la CDC, l'enjeu est d'obtenir un retour sur investissement «similaire à la moyenne» de ses autres actifs car, le cas échéant, la Commission européenne pourrait considérer cette prise de participation comme une aide d'Etat et s'y opposer.

«Est-ce compatible avec le coût des missions de service public, inscrites dans la loi postale (aménagement du territoire, accessibilité bancaire, transport de la presse, service universel) ?», s'interroge à ce sujet le syndicat FO. «Rien n'est moins sûr. D'autant plus que le non remplacement de trois postiers sur quatre partant à la retraite ne permettra pas de respecter les missions de service public», argue le syndicat.

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