lundi 28 juin 2010

Des primes distribuées aux préfets les plus méritants

Le gouvernement a décidé que les sous-préfets et préfets pourront toucher chaque année jusqu’à 41 000 € et 66 000 € de bonus en fonction de leurs résultats.
Peut-on récompenser un préfet ou un sous-préfet comme un employé méritant d’une entreprise privée? Le gouvernement a déjà répondu par l’affirmative. Depuis la fin de l’année dernière, et dans la plus grande discrétion, ces hauts représentants de l’Etat en poste dans une région ou un département se voient verser des « superprimes » en fonction de leurs résultats.

Préfets et sous-préfets sortis pour la plupart de l’Ecole nationale d’administration (ENA) sont soumis à des objectifs à atteindre en terme, de sécurité publique, de sécurité routière et d’aide à l’accès ou au retour à l’emploi.
Si tous ces critères sont remplis, leur prime peut alors atteindre 41000 € pour un sous-préfet et 66000 € pour un préfet. Ces « bonus » s’ajoutent naturellement au salaire. Un préfet touche, en moyenne, 8000 € par mois, le traitement d’un sous-préfet à sa sortie de l’école est, lui, fixé à 3600 € pour atteindre près de 7 000 € en fin de carrière. « Les primes sont un moyen de récompenser ces grands serviteurs de l’Etat, soutient-on à la sous-direction du corps préfectoral. C’est un peu du système libéral que l’on introduit dans la fonction publique, mais ces primes sont encadrées et répondent à des règles de transparence et d’équité. »
Les 126 préfets et 450 sous-préfets en poste actuellement semblent avoir adhéré à l’idée d’être jugés sur « leur manière de servir » et « les résultats obtenus ». Mais toute la fonction publique pourrait être soumise à ce système d’ici peu. Alors que certains réclament déjà l’application de ces primes à leur corps, comme celui des commissaires de police, d’autres dénoncent les inégalités et les dangers engendrés par cette rétribution aux résultats. « Le risque est de voir des préfets mettre la pression pour faire baisser artificiellement les chiffres de la délinquance, dénonce un policier. Par ailleurs, ces primes sont accordées dans le plus grand secret. Personne ne sait combien le voisin touche. »
Enfin, en période de rigueur et alors que des mesures de restriction budgétaires sont demandées dans tous les ministères, les primes attribuées aux préfets pourraient bien déclencher une nouvelle polémique.

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