Quelque 40 000 Français, surtout des voyageurs partis en individuel, étaient encore bloqués jeudi à l'étranger, selon le Quai d'Orsay. Aussi, le gouvernement a décidé la mise en place d'une vingtaine de vols supplémentaires vers «les destinations les plus critiques» pour rapatrier les Français, à savoir essentiellement la Chine, la Thaïlande, Madagascar et l'outre-mer.
A La Réunion, les esprits commençaient à s'échauffer ce jeudi. Dans les aéroports de l'Hexagone, l'activité revient de plus en plus à la normale.
Sur les destinations où le ministère des Affaires étrangères a recensé le plus de Français encore bloqués, les compagnies aériennes se sont engagées à ne pas ouvrir les réservations «afin de donner la priorité aux retours des personnes bloquées» et à augmenter leurs rotations.
En outre, le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo et son secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau «ont décidé la mise en place de 20 vols supplémentaires vers les destinations les plus critiques», a-t-il ajouté dans un communiqué. Il s'agit de compléter les plans de vols supplémentaires présentés par les compagnies, a précisé un porte-parole. Les modalités restent à préciser.
«Normalement, on devrait dans les jours qui viennent arriver à rapatrier tout le monde», a estimé le porte-parole. Le gouvernement a par ailleurs indiqué que «depuis lundi 19 avril, 110 000 personnes ont pu être réacheminées sur les 150 000 bloqués, notamment par la mise en place de 120 vols supplémentaires».
«Je pense qu'au milieu de la semaine prochaine tout sera revenu à la normale et tous les clients en voyage organisé seront rentrés», a expliqué jeudi sur France Inter Georges Colson, président du syndicat national des agents de voyages (Snav).
Des voyageurs manifestent à La Réunion
«On veut un avion», «on veut un avion», ont scandé ce jeudi des dizaines de passagers énervés et fatigués dans l'aéroport de Saint-Denis-Gillot à La Réunion. Environ 2.500 passagers d'Air France étaient, en effet, toujours bloqués sur l'île française. Des voyageurs se sont allongés sur le sol pour tenter d'interdire l'accès à l'enregistrement ou à l'embarquement.
Des policiers ont dû intervenir pour les dégager. Selon la direction régionale d'Air France, deux vols supplémentaires ont été programmés par la compagnie : un jeudi soir et un autre vendredi soir. «Nous attendons un troisième vol, nous faisons le maximum. Nous sommes aussi en contact avec Corsair pour qu'elle nous loue un appareil» a-t-elle ajouté. A Paris, Air France a dit que grâce au vol supplémentaire affrété jeudi plus de 900 passagers auront rejoint Paris vendredi.
La situation dans les aéroports
A l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle, l'activité était «normale», jeudi après-midi, avec «1500 vols arrivés et départs» prévus sur la journée, selon aéroport de Paris (ADP). Aux terminaux 2E et 2F de l'aéroport de Roissy, l'activité avait repris dans le calme, jeudi matin. Plusieurs passagers se sont dits «soulagés» de la reprise des vols. «On est soulagés et si nous restons bloqués à Casablanca, ce sera des vacances supplémentaires», dit Raymonde, une retraitée venant de Normandie, qui, avec ses amies de voyage, s'amuse à l'idée que «le nuage revienne».
A Orly, la situation était également revenue à la normale jeudi avec 700 vols arrivés et départs programmés, selon ADP.
A Bordeaux, le trafic était «quasi normal». Seuls quatre vols intérieurs Air France ont été annulés sur une moyenne de 200 mouvements par jour. Six vols étaient aussi programmés à l'aéroport de Bergerac.
A Toulouse-Blagnac, «c'est une reprise totale du trafic, y compris vers l'Europe du Nord» selon le porte-parole de l'aéroport, Marc Dupeyron. Ryanair, seul opérateur de l'aéroport de Carcassonne a rétabli ses vols, jeudi matin dès 8 heures.
A Lyon-Saint-Exupéry, le trafic était également «tout à fait normal» selon la direction.
A Lille-Lesquin, trente rotations étaient prévues, soit cinq de plus que pour un jeudi normal. 100% des vols Air France étaient assurés, selon l'aéroport.
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