dimanche 3 janvier 2010

Albert Camus (1913 - 1960)


Algérie, mon amour Le 4 janvier 1960, le monde des lettres apprenait, consterné, la mort brutale dans un accident de la route de l'écrivain Albert Camus (46 ans).

Mort prématurée, mort absurde d'un homme de coeur qui avait théorisé l'absurdité de la condition humaine et combattait aussi l'absurdité d'un conflit cruel qui ravageait sa terre natale, l'Algérie...

André LaranéEnfant de la misèreAlbert Camus naît le 7 novembre 1913 à Mondovi, un village à plus de 400 km d'Alger. Son père descend d'une famille d'Alsaciens installé en Algérie après la défaite de 1870. Ouvrier caviste engagé dans la Grande Guerre, il se fera tuer dès 1914 sur la Marne, à 29 ans. Dans son écrit posthume, Le Premier Homme, Albert Camus dresse avec tendresse le portrait de cet homme sans instruction mais assez fort de caractère pour savoir qu'on ne transigeait pas avec les principes d'humanité. Cette leçon guidera toute la démarche de son fils.

La mère de l'écrivain descend quant à elle d'immigrants espagnols. Père et mère représentent ainsi les deux visages du peuplement européen de l'Algérie coloniale. Quasi-sourde et souffrant de difficultés d'élocutions, femme de ménage et ouvrière, illettrée, la mère de Camus voue à ses deux garçons un amour sans réserve.

La famille s'installe à Alger, dans le quartier populaire de Belcourt. Le jeune Albert Camus, tout naturellement, est voué, comme son frère aîné, à quitter l'école pour travailler et ramener un salaire à la maison. Mais un miracle survient en la personne de son instituteur en classe de certificat d'études, Louis Germain, qui remarque les dispositions exceptionnelles de l'enfant et convainc sa mère et sa grand-mère de l'inscrire à un concours en vue d'obtenir une bourse et de poursuivre sa scolarité. Ainsi Albert Camus pourra-t-il entrer au lycée Bugeaud. Mais la tuberculose, contractée en 1930, va contrarier la poursuite de ses études et l'empêcher de réussir l'agrégation de philosophie en 1937.

Qu'à cela ne tienne, à 21 ans, Albert Camus entre dans le Parti communiste et épouse sur un coup de tête une jeune fille de bonne famille mais foldingue et toxicomane, Simone Hié. Son mariage tourne très vite au fiasco et se solde par un divorce. Idem pour son engagement dans le communisme. Entretemps, le jeune homme a tâté du journalisme à L'Alger républicain et commencé à écrire. Beau gosse, il multiplie aussi les conquêtes amoureuses.

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