vendredi 30 octobre 2009

L'objectif de la boulangère

Une employée d'une boulangerie du pays dunois assurant une tournée s'est vue fixer des objectifs du jour au lendemain par son patron. Ne les ayant pas atteints, elle a été mise à pied.


 Lundi, Marie-Christelle a partiellement pu obtenir gain de cause lors d'une audience de conciliation aux prud'hommes. À la marge de son dossier défendu par Raymond Aumaréchal, de la CGT, il y avait cette prime annuelle de 800 ? que son employeur avait bloquée et que les juges du travail ont débloquée. Mais il reste le fond de l'affaire : une mise à pied que la jeune femme et la CGT considèrent comme abusive et les dommages et intérêts qu'elle réclame par conséquent à la boulangerie? où elle travaille toujours.

En effet, Marie-Christelle assure toujours la tournée en camion sur le pays dunois. Un travail qu'elle assure depuis janvier 2006 sauf qu'un beau jour de l'été 2009 son employeur lui annonce qu'elle devra désormais remplir des objectifs. Il lui fait d'ailleurs signer un document modifiant son contrat de travail dans ce sens et lui fixe, mais sans l'inscrire sur le texte signé, d'atteindre 8.800 ? de vente de pain sur sa tournée tous les mois. Or, la jeune femme a une tournée dans de petits villages qui ne doivent rassembler, au total, que 200 ménages. Elle finit pourtant par vendre pour 6.500 ? de pain. C'est en dessous de l'objectif? elle sera donc mise à pied trois jours à la mi-septembre. Et pour que toute la chalandise le sache, la sanction est affichée dans le camion de sa tournée.

Inacceptable pour R. Aumaréchal s'appuyant sur les textes interdisant d'imposer des objectifs sans les avoir discutés avec le salarié et obtenu son accord et imposant de les indiquer précisément par écrit. Inacceptable aussi car un salarié ne peut être sanctionné pour la non atteinte d'objectif.

L'affaire sera jugée sur le fonds par les prud'hommes le 6 ou le 8 février.

La Montagne

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