vendredi 24 juillet 2009

Les jeunes agriculteurs bloquent les supermarchés :fermeture temporaire mais immédiate de l'atelier boucherie, charcuterie et fromagerie

La colère gronde chez les jeunes agriculteurs.
Ce vendredi, un coup de force à été réalisé au champion à Evaux les Bains.
Le parking à été bloqué durant quelques heures et la viande étrangère à été brûlée sur le parking.

La filière bovine est en danger






Tout commence par une action coup-de-poing comme aiment les Jeunes agriculteurs et la FDSEA. Hier, une cinquantaine d'agriculteurs creusois du canton d'Évaux-les-Bains, plus qu'agacés par une publicité proposant de la viande bovine irlandaise et anglaise à 5,95 ?, s'invite vers 16 heures dans l'enseigne locale Champion pour un « contrôle ». Après avoir bloqué l'entrée du parking avec trois tracteurs, sous l''il attentif des gendarmes de Gouzon, ils gagnent d'un pas décidé le rayon boucherie.

« Non, il n'y a pas plus de viande étrangère, explique le boucher, on n'avait que trois basses côtes, tout a été vendu ». Qu'à cela ne tienne le directeur du magasin, Philippe Patraud, est sommé de fournir des explications.

Hésitant, il tente d'abord de renvoyer la balle sur le groupe Carrefour, qui lui propose et la viande et les prospectus. « Mais c'est bien vous le patron qui décidez ce que vous achetez pour revendre », lui rétorque les syndicalistes, dont Gérard d'Aubigny, vice-président de la FDSEA. Conciliant, le directeur accepte alors d'emmener les protestataires dans l'atelier boucherie, puis dans les réserves. À ses dépens.

Car, si le grief de l'origine des viandes se négocie - le directeur promettant que « dès la semaine prochaine » il ne proposera plus que de la viande française - les agriculteurs virent de l'agacement à la colère en inspectant la réserve.

Sur une étagère, des bidons de produits phytosanitaires côtoient du lait pour bébé. « Vous trouvez ça normal, interpelle un JA, nous, on doit avoir un local sous clef pour ces produits chimiques, loin des aliments pour nos bêtes ! » Tandis que certains semblent prêts à la mise à sac du magasin, les meneurs de l'action décident alors de se tourner vers la force publique. Les services vétérinaires sont alertés.

Peu avant 19 heures, alors que le magasin ferme ses portes aux clients et que la plupart des salariés, dont le boucher, quittent les lieux, Brigitte Hivet, directrice des services vétérinaires (DSV), arrive d'un pas pressé, accompagnée du lieutenant Fabrice Delaporte, commandant de la communauté de brigade de Gouzon-Chambon-Évaux. La méticuleuse fonctionnaire d'État se contente d'abord de remontrances, sur la question de produits phytosanitaires : « Les emballages n'étant pas dégradés, il n'y a pas de risque alimentaire immédiat, mais vous devez revoir votre fonctionnement » indique-t-elle au directeur. Mais, une fois dans l'atelier boucherie, le ton change.

« Je constate une série de graves problèmes d'hygiène ici. Des choses qui ne sont pas acceptables ! »

La sanction tombe : fermeture temporaire mais immédiate de l'atelier boucherie, charcuterie et fromagerie dans l'attente d'une remise en état d'hygiène.

Il est 20 heures et le patron et la DSV se préparent à une très longue soirée pour recenser tous les produits et établir la liste de ceux qui devront être retirés de la vente. Les agriculteurs, repartis dans le calme, se gardent bien de crier victoire, Gérard d'Aubigny précisant « j'espère qu'il n'y aura pas de conséquences fâcheuses pour les salariés ». Sans doute un v'u pieux, au regard de ce qu'on pouvait lire dans les yeux des deux employées restées aux côtés de leur patron.

source La Montagne


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