Voilà, c’est fait : la loi Hadopi est en principe adoptée. En principe, car le texte doit encore passer au Sénat et aussi sans doute en Conseil Constitutionnel à la demande de l’opposition sans oublier peut-être une procédure pour infraction au droit communautaire promise par l’eurodéputé Guy Bono. Bref, un parcours semé d’embûches qui n’est pas encore tout à fait terminé.
Alors, il est encore temps de rappeler un peu les arguments pro et anti-Hadopi.
D’un côté, les défenseurs du texte promettent :
une riposte graduée aux vertus pédagogiques
une dépénalisation du piratage qui évitera aux contrevenants de se retrouver devant un juge
en contrepartie un développement des offres légales avec notamment des films disponibles sur le Web après leur sortie en salle plus rapidement qu’aujourd’hui
En face, les arguments des opposants se ramassent à la pelle :
une loi « usine à gaz » qui va coûter cher à la collectivité pour satisfaire l’industrie culturelle
une loi déjà obsolète face aux nouveaux modes de piratages
le risque pour vous internaute d’être accusé à tort si un voisin pirate votre connexion wifi
des poursuites si vous ne sécurisez pas votre réseau wifi
l’obligation d’utiliser des logiciels mouchards qui ne fonctionneront pas sur tous les ordinateurs (logiciels libres)
et bien sûr la coupure de connexion vécue comme une atteinte à un nouveau droit fondamental : l’accès à Internet
ajoutons à cela des problèmes économiques si c’est une entreprise qui se voit couper sa connexion…
Enfin, les anti-hadopi se demandent où est le volet « création » de la loi puisque rien de neuf n’est prévu pour le développement de la culture sur Internet
Les associations se préparent à multiplier les recours en justice tandis que les blogs expliquant les mille et une façons de contourner la loi se multiplient comme des petits pains.
Ajoutez à cela l’effet psychologique désastreux de l’affaire Jérome Bourreau-Guggenheim licencié de TF1 pour avoir osé émettre une opinion contraire.
Vous obtenez au final, une loi, votée, certes, mais qui semble bien mal engagée face à une telle mobilisation d’énergies contraires.
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