vendredi 19 décembre 2008

La récession est annoncée pour le début de l’année

Malgré les déclarations de François Fillon qui estimait hier matin que la situation économique de la France était meilleure que celle de ses voisins, la récession pointe son nez pour 2009, selon les prévisions de l’Insee.
Après d’autres pays européens, la France va basculer dans la récession début 2009 et ce, pour la première fois depuis 1993. En publiant hier ses prévisions, l’Insee* a réduit à néant les maigres espoirs des optimistes les plus acharnés. Après une infime progression du produit intérieur brut (PIB) de 0,1 % au troisième trimestre 2008, l’Insee prévoit une baisse de 0,8 % au quatrième trimestre, suivie de nouveaux reculs de 0,4 % et 0,1 % au premier et au deuxième trimestre 2009.

Or, trois trimestres consécutifs de baisse, cela s’appelle bien une « récession ». Pire, si la croissance économique reste dans le vert cette année (+ 0,8 % contre 2,1 % en 2007), elle devrait plonger dans le rouge pour la totalité de 2009. Sans craindre de froisser une fois de plus l’Elysée et Matignon, l’Insee prend le contre-pied du gouvernement. Lequel table, au contraire, sur une faible croissance de 0,2 à 0,5 % en 2009 grâce aux effets du plan de relance de 26 milliards d’euros discuté aujourd’hui même en Conseil des ministres.

Impact social sévère

Quoi qu’il en soit, le coup de froid sur l’économie aura un sévère impact social : 169 000 emplois pourraient être détruits au cours du seul premier semestre 2009, au lieu de 71 000 emplois rayés de la carte pour l’ensemble de l’année 2008. A la fin juin, le taux de chômage s’établirait ainsi à 8 % de la population active, retrouvant son niveau de 2007. Autres conséquences de la récession, l’investissement des entreprises françaises accuserait un net recul tandis que la production industrielle chuterait, la faute à des carnets de commandes dégarnis. Enfin, la montée du chômage et les inquiétudes sur l’avenir vont faire trébucher la consommation qui, d’après l’Insee, restera « atone » jusqu’à l’été, malgré la « prime à la casse » automobile et les 200 € de la « prime de solidarité active » versée en avril aux plus démunis.

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