mercredi 27 février 2008

Les maires ruraux très remontés contre la SNCF

L'Association des maires ruraux de France (AMRF) hausse le ton contre la SNCF qu'elle accuse d'avoir supprimé "sans concertation avec les élus locaux l'arrêt dans certaines petites gares sur la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse". "A l'évidence, la SNCF ne se sent pas tenue de respecter ses engagements", signale le président de l'association, dans un communiqué, alors qu'elle figure parmi les signataires de la Charte des services publics en milieu rural. Cette charte a imposé une concertation préalable avec les élus avant toute modification de service. Or, plusieurs gares de cet axe sont menacées de n'être plus desservies que par des trains express régionaux. Selon l'association qui défend les intérêts des communes de moins de 3.500 habitants, il n'y a pas eu de véritable concertation. La SNCF "a même déposé une plainte pour entrave à la circulation des trains afin de menacer de poursuites les citoyens et maires ruraux de la Creuse et de l'Indre mobilisés contre la modification des dessertes". Huit maires de l'Indre et de la Creuse sont en effet poursuivis par la société pour avoir participé à une série de manifestations visant à obliger le Paris-Toulouse à s'arrêter en gare de Saint-Sébastien dans la Creuse. Depuis le début de l'année, ces actions ont lieu chaque dimanche pendant un quart d'heure. "L'AMRF dénonce avec la plus grande fermeté l'attitude inadmissible de la SNCF et assure les élus de son soutien face à ces menaces sans fondement", poursuit le communiqué. De son côté, la SNCF a fait valoir que la concertation restait ouverte et que son action en justice était avant tout liée à des impératifs de sécurité.
Le président de l'AMRF et maire de Raze (Haute-Saône) interpelle enfin le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau. "A ma connaissance, la SNCF exerce toujours des missions de service public sur le territoire. Et elle a donc un ministère de tutelle. C'est donc avant tout à lui d'agir, ainsi qu'aux autres signataires de cette charte", conclut-il.