Le maire d'Aubusson et président de la Communauté de communes Creuse Grand Sud a quitté le parti socialiste la semaine dernière. Comme il le laisse entendre sur son compte Facebook, cette décision pourrait être suivie d'un abandon de ses mandats électifs.
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L'honneur avant tout |
Même si j'ai un peu de mal à comprendre la phrase "il ne quitte pas le navire PS", alors que j'en ai donné ma démission (!), je confirme ce que le journaliste appelle ma colère vis à vis d'un élu, sénateur de la république, à ce point aveuglé par son ressentiment personnel envers moi, qu'il est prêt désormais à porter les coups les plus sévères au territoire qui m'a élu et à ses habitants. Argumenter sur le projet de Cité de la Tapisserie, pour dire à quel point il aime Aubusson masquera mal certaines réalités.
En 2011, peu de temps avant de quitter son poste, la sous-préfète d'Aubusson me révèlera avoir reçu la visite d'un très proche collaborateur de celui qui était alors Président du Conseil Général venu lui dire qu'il fallait aider Jean-Marie Massias, candidat de la droite, à gagner l'élection cantonale, que je devais d'ailleurs perdre d'une voix. Je m'en ému légitimement auprès de l'intéressé, qui resta sans réaction. Mieux, aux municipales suivantes, ce même collaborateur (de confiance donc) devait jouer les ambassadeurs ( sans grand succès cependant) entre Mathieu Charvillat et Jean-Marie Massias qui souhaitait voir ce dernier lui rendre une tête de liste légitimée par le vote des militants UMP. Avec donc la bénédiction de Jean-Jacques Lozach...pourtant estampillé socialiste ! Ce collaborateur travaille toujours à ses côtés.
Lors du Congrès des maires en novembre 2013, j'indiquais à Jean-Jacques Lozach mon intention de ne pas me représenter aux cantonales suivantes. Je lui expliquais qu'il s'agissait pour moi d'une question d'éthique politique, de non-cumul des mandats, que je souhaitais m'appliquer à moi-même, même si cette règle vise, dans les statuts du PS, uniquement les parlementaires. Je prenais soin de lui préciser que je m'attacherai à proposer une offre politique renouvelée. Lozach s'agaça fortement de cette perspective, qui venait s'opposer directement à son logiciel politique personnel, qui ne peut concevoir de candidature que dans celle des sortants. Sans doute pensait-il que j'aurais été battu, perspective qui ne le dérangeait pas outre mesure. Il me menaça alors d'hypothéquer ma "carrière", en me fermant toute perspective élective future, ce qui se confirmera d'ailleurs lors de la désignation interne pour les sénatoriales et les régionales. Là encore, peu importait de pénaliser d'abord tout un territoire pour abattre un homme.
La suite, on la connaît: un succès éblouissant aux départementales pour les socialistes, dans une élection qui invariablement apparaissait sûre pour eux dans toutes les études publiées dans la presse. La vérité, on la mesure: cette défaite est dûe avant tout à l'incapacité du Président du Conseil Général à régler le conflit qui opposait deux élus du même canton de Bénévent, à l'incapacité à comprendre l'usure d'un sortant battu, malgré une triangulaire favorable avec la droite et le FN, à l'incapacité à présenter deux candidats dans le canton d'Evaux, etc, etc...
Dans ce contexte, la victoire des candidats dans le canton d'Aubusson vient douloureusement mettre en évidence la faute politique commise dans cette élection, qui verra davantage la gauche perdre le département que la droite le gagner.
Il faut donc à tout prix affaiblir le canton d'Aubusson, et le symbole qu'il incarne désormais.
Le schéma de coopération communal, qui redessine la carte des intercommunalités, va en fournir l'occasion. Alors qu'en tant de président de l'Union Départementale des Elus Socialistes et Républicains, Jean-Jacques Lozach est porteur d'un mandat, celui de défendre une carte à 5 intercommunalités, il va s'en affranchir en fin de CDCI le 21 mars dernier, en présentant un projet de carte excluant la comcom Creuse Grand Sud de toute fusion possible, en arguant sur un supposé parallélisme des formes, qui voit seule Creuse Grand Sud ainsi marginalisée. Le sénateur Lozach vient de se livrer à une véritable forfaiture, dont j'imagine que vous en comprenez l'objectif.
Je présenterai mardi prochain cette carte issue des délibérations des élus socialistes et républicains, que Lozach avait déjà "oublié" de déposer dans les temps pour la précédente CDCI. Au nom de l'honnêteté en politique, au nom de l'éthique, au nom de l'intérêt général. A l'extrême opposé donc des objectifs et des comportement d'un élu qui n'honore pas le mandat qu'il occupe.
Nous verrons bien alors le résultat.
Dans tous les cas de figures, je me suis fixé ma ligne de conduite. Celle de l'honneur.