Le surendettement frappe de plein fouet l'Auvergne. Fin juin 2009, le Puy-de-Dôme affichait une hausse de 26 %, le Cantal de 20 %, l'Allier de 6 %, la Haute-Loire de 8 %
Mères seules, intérimaires, CDD, chômeurs… Ils sont des dizaines à frapper à la porte de l’antenne clermontoise de l’UFC Que choisir et à fondre en larmes. À expliquer qu’ils ne peuvent plus payer le loyer, le chauffage, nourrir les enfants. À cause d’un excès de crédits revolving.
Ces réserves d’argent, faciles à emprunter, constamment renouvelables, à des taux mirobolants, ne leur servent plus à acheter des écrans plats, des canapés mais à survivre au quotidien. Certains en ont contracté auprès de plusieurs sociétés. Aucun ne parvient pas à se sortir de cette spirale infernale. Tous sont surendettés ou mal endettés.
Bernard Lefebvre, le président de l’UFC Que Choisir, dénonce ces crédits « inhumains » qui étouffent « toujours les mêmes » : les ménages les plus précarisés, « de très très bons clients ». Son association ne se fait pas d’illusion : « Christine Lagarde, la ministre de l’Economie, n’osera pas aller assez loin dans la réforme du crédit à la consommation. Elle ne fera jamais de mal aux banques ».
Les banques qui ont quasiment toute une filiale, spécialiste du crédit revolving. Sofinco, Finaref, Cetelem, Cofidis… Qui n’a pas été démarché par ces organismes, par téléphone, par correspondance, à la caisse des grandes surfaces, des magasins d’électroménager ?
« Les grands gagnants,
les banques et les vendeurs de Prozac »
« On ne peut plus avoir un prêt classique pour moins de 3.000 euros. On vous propose obligatoirement du revolving à un taux qui va de 12 à 21 %, très souvent sans information claire et précise », s’emporte Bernard Lefebvre, qui s’appuie sur une enquête, menée l’hiver dernier, dans 445 points de vente. Il réclame au nom de l’UFC « la séparation de la fonction carte de fidélité de la carte de crédit, l’interdiction de vendre des revolving dans les commerces, leur remplacement par des crédits affectés, la vérification de la solvabilité des emprunteurs ». Optimiste, il espère « que les députés iront plus loin que les sénateurs » dans cette guerre aux crédits, souvent nommés, « revolvers ». Autrement, « les grands gagnants demeureront les établissements de crédits et les vendeurs de Prozac ».