
Dans certaines stations-service de centre-ville, qui ont des coûts d’exploitation plus élevés qu’ailleurs (loyers, frais de transport, amplitude horaire, service), le super flirtait déjà par endroit avec les 1,97 € le litre. Pour l’heure néanmoins, les grandes enseignes, comme Total ou BP, facturent actuellement en moyenne le super sans-plomb 95 à 1,638€. Selon l’Insee, les prix des carburants ont toutefois augmenté de 1,3% en février et de 8,5% sur un an. Ils atteignent désormais des sommets jamais atteints, même durant le choc pétrolier de l’été 2008. De là à penser qu’ils pourrait tôt ou tard passer le cap des 2 € le litre...
En avril 2011, le patron de Total, Christophe de Margerie prévenait d'ailleurs dans les colonnes du Parisien-Aujourd'hui en France qu’un tel scénario «ne fait aucun doute. La vraie question, c’est quand ?». A l’époque, le PDG de la compagnie pétrolière s’était attiré une volée de bois vert de la part du président de la République, Nicolas Sarkozy, qui avait qualifié ses propos d’«indécents». Un an plus tard, le litre de super à 2 €, nous y sommes. Et ce seuil hautement symbolique pourrait, en pleine campagne pour l’élection présidentielle relancer le débat sur un possible blocage des prix de l’essence ou - autre solution - d’une baisse des taxes pour éviter d’asphyxier les automobilistes.