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vendredi 23 mars 2012

merah, «Le temps des questions s'ouvre», justice ou politique

 Un membre du RAID salue un parachutiste après l'assaut de Toulouse le 22 mars 2012Pour de nombreux éditorialistes, «le temps des questions s'ouvre» après l'assaut du Raid pendant lequel Mohamed Merah a été abattu jeudi matin, pourtant tous ne se posent pas les mêmes, et certains s'offusquent qu'on y songe.

«Désormais, le temps des questions s'ouvre. Aucune zone d'ombre ne devra rester sur le parcours du tueur et sur son suivi par les services secrets français», estime Patrick Apel-Muller de L'Humanité. «Les services de renseignement, qui surent mobiliser toute leur puissance pour une épicerie de Tarnac et des fadettes de journalistes, ont-ils lourdement failli?», s'interroge Nicolas Demorand dans Libération. L'éditorialiste aimerait notamment savoir si «le temps propre à la politique» a «influé sur le travail des policiers» avant de conclure que «l'union nationale, proclamée et respectée, doit avoir pour corollaire la transparence totale.»

«Interrogations»

«Le dénouement n'éteint pas les questions des familles, bien sûr, ni celles des Français», estime Dominique Quinio de La Croix. Enumérant les interrogations aussi bien sur le parcours du tueur que sur «des failles éventuelles des services de renseignement», elle juge cependant que ces «questions (sont) à formuler avec circonspection, car il est trop facile, a posteriori et loin du terrain, de juger de ce qu'il aurait fallu faire». «Les mesures pénales annoncées hier par le président de la République contre "la propagation et l'apologie d'idéologies extrémistes" et la fréquentation des sites Internet qui véhiculent la haine de l'autre n'arrivent-elles pas bien tard?» s'inquiète de son côté Hervé Favre de La Voix du Nord.
Certains, tel André Schlecht de L'Alsace ont d'autres préoccupations que l'enquête par exemple: «Comment réparer le tissu social pour que notre jeunesse, dont celle issue de l'immigration, se sente moins exclue?». «À côté des polémiques, pas toutes illégitimes, qui sont apparues dès hier (sur l'enquête, ndlr) des questions, multiples et complexes, de cette nature, apparaissent autrement plus appropriées. Une campagne électorale qui se respecte gagnerait à répondre à ces interrogations», affirme-t-il.

«Le Figaro» et les «donneurs de leçons»

Jean-Michel Helvig (La République des Pyrénées) juge «un peu vaine» la polémique sur «les services de renseignements qui auraient failli». Pour lui il «serait plus pertinent de se demander pourquoi l'ordre "politique" a été donné d'intervenir hier matin». «Pourquoi était-il si urgent de ne plus attendre?» aimerait-il savoir.
«Il est bon de s'interroger. Moins d'intenter de mauvais procès, sans en avoir l'air» assure Yves Thréard du Figaro, et de dénoncer «intellectuels, élus de gauche, du PS, sans expérience de l'ordre public, ainsi que leurs succursales associatives de défense des droits de l'Homme [qui] ne perdent jamais l'occasion de crier au scandale, d'attaquer les atteintes aux libertés individuelles, d'en appeler au délit de faciès. Les mêmes qui, aujourd'hui, mettent en cause le travail des services de police et s'autorisent à chercher des failles.» Selon lui, «ces donneurs de leçons, à l'esprit aussi contradictoire que tordu, se trompent de combat.»