jeudi 24 novembre 2016

Info : Jacqueline Sauvage reste en prison

Depuis plusieurs mois, les soutiens de Jacqueline Sauvage s’étaient faits discrets. Pas question de compromettre le sort de cette sexagénaire – que son parcours judiciaire a érigé en symbole des femmes victimes de violences conjugales – par une médiatisation intempestive. Après un premier refus du tribunal d’application des peines de Melun (Seine-et-Marne), c’est la cour d’appel de Paris qui à son tour a rejeté ce jeudi cette demande d’aménagement de peine, à laquelle le parquet général ne s’était pourtant pas opposé. En début d’après-midi, l’arrêt rendu à huis clos était communiqué aux avocates de Jacqueline Sauvage, qui pourra cependant déposer une nouvelle demande de libération.
En octobre 2014, Jacqueline Sauvage avait été condamnée à dix ans de réclusion criminelle par la cour d’assises d’Orléans pour meurtre aggravé. Cette peine avait été confirmée, le 4 décembre 2015, par la cour d’appel de Blois. Fait rarissime, la détenue avait été partiellement graciée par le président de la République. Retour sur l’affaire en quatre questions.

Pourquoi Jacqueline Sauvage a-t-elle été condamnée ?

Le 10 septembre 2012, la sexagénaire se dispute avec son mari. Comme souvent. Cette fois il est notamment question de la démission de leur fils, Pascal, de la société de transports familiale. Sa mère l’ignore encore, mais ce dernier s’est suicidé le jour même. Après avoir essuyé insultes et remontrances, Jacqueline Sauvage prend des somnifères et se couche. Selon son récit, elle se réveille sous les coups de son époux qui lui ordonne d’aller préparer le repas.
«A ce moment, j’ai eu un éclair dans la tête, raconte-t-elle lors de son procès de 2015. J’ai pris le fusil dans la chambre, j’ai chargé. Il était en bas sur la terrasse, assis de dos. Je me suis approchée, j’ai tiré, tiré, tiré, en fermant les yeux. J’ai hésité, pour le troisième tir.» Norbert Marot meurt sur le coup. Jacqueline Sauvage confiera qu’elle a, par ce geste, mis fin à 47 ans d’enfer conjugal au cours desquels elle a été battue et violée. L’homme, décrit comme tyrannique et alcoolique par l’accusée,aurait également violé deux de ses filles mais la peur de leur père les aurait empêchées de porter plainte.

Aucun commentaire: