mardi 19 janvier 2016

Info nationale, mais aussi creusoise...

Les départements menacent l'exécutif d'une «guerre totale»

Dominique Bussereau, président de l'Assemblée des départements.Loin d'avoir disparu du millefeuille administratif, les 102 départements français souhaitent se faire entendre à un an de l'élection présidentielle. Confrontés à la baisse des dotations de l'État mais contraints de maintenir une politique d'investissement et le financement des prestations sociales, une dizaine de départements sont au bord du dépôt de bilan. En Ile-de-France, quatre d'entre eux sont contraints de prendre des mesures fiscales radicales. Les présidents des collectivités ne décolèrent pas et certains menacent d'entraver l'investissement ou encore de faire grimper les impôts locaux, alors que le gouvernement a promis qu'il n'y aurait pas de hausse de la fiscalité en 2016. Les représentants des départements doivent rencontrer l'exécutif à Matignon ce mardi dans l'espoir de boucler un accord de compromis budgétaire avant le 31 mars prochain, date à laquelle seront votés les budgets pour 2016.

«Nous allons entrer dans une guerre totale avec l'État», prévient le président de l'Assemblée des départements de France Dominique Bussereau, interrogé ce mardi dans le Parisien.Confronté au ralentissement économique et à la hausse du nombre d'allocataires combinée à la baisse des dotations de l'État, l'ancien ministre prévient l'exécutif: «Si nous ne sommes pas entendus par le gouvernement, nous prendrons des mesures drastiques qui gêneront considérablement l'action publique». Le député de Charente-Maritime relève que l'État «compense de moins en moins, seulement 60% de ce qu'il devait aux départements l'an dernier (…) L'État doit rembourser ce qu'il nous doit, soit plus de 8 milliards d'euros en 2015».
S'il n'obtient pas gain de cause, Dominique Bussereau est prêt à dégainer l'artillerie lourde pour gêner l'exécutif au cours de l'année à venir. «On arrêtera de financer ce qui n'est pas de notre compétence. Si les départements ne financent pas les contrats de plan qu'ils ont signés avec l'État pour les routes, les voies ferrées, les universités, le haut débit… Il n'y a plus de contrats de plan. Il ne sera plus question non plus de financer la construction de gendarmeries à la place de l'État», menace-t-il. De quoi compliquer encore toute perspective de reprise économique, alors que le sujet sera déterminant pour la prochaine campagne présidentielle. «Nous sommes victimes de la politique de François hollande qui a raté. Et si le gouvernement, à un an de la présidentielle, ne veut pas de gros ennuis sur le terrain, il faut qu'il se réveille».
le Figaro

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