mardi 14 juin 2011

Mariage homosexuel : l'Assemblée repousse le projet de loi PS

C'était une première dans l'hémicycle. A un an de la présidentielle et à dix jours de la traditionnelle «Gay pride», le mariage homosexuel a fait irruption dans le débat, mardi, via une proposition de loi socialiste soumise au vote des députés.

Ce texte a été repoussé par 293 voix contre 222, toute la gauche votant pour tandis qu'une très large partie de la majorité UMP-Nouveau Centre s'y est opposée. Dans la matinée, Jean-Louis Borloo s'était à nouveau démarqué de la majorité en réitérant son soutien à la proposition de loi, tandis que Marine Le Pen exprimait farouchement son hostilité, allant jusqu'à faire un parallèle avec la polygamie. «Je suis pour l'égalité de tous. Et on ne mégote pas avec l'égalité», a estimé le président du Parti radical, interrogé sur Europe 1 à propos de l'ouverture du mariage aux couples de même sexe. «Et pourquoi pas l'autorisation de la polygamie !», a pour sa part ironisé la présidente du Front national.

Parmi «les règles de notre société», «le mariage s'effectue entre un homme et une femme», a notamment déclaré Marine Le Pen sur France Inter, ajoutant : «Je ne pense pas qu'il soit positif de changer cette règle, parce que si on part de ce principe, on peut aller à la limite très loin dans la modification de notre civilisation». La majorité divisée Le groupe Nouveau Centre avait fait savoir mardi qu'il voterait «majoritairement contre». «Nous souhaitons que chacun puisse vivre ses différences, y compris en couple, et le Pacs est une bonne réponse», a expliqué son président François Sauvadet.

«Mais aller au-delà avec le mariage, nous n'y sommes pas favorables, parce que le mariage ouvre des droits du code civil et notamment la question du droit à l'enfant.» Jeudi dernier déjà, le gouvernement et l'UMP s'étaient dits opposés à la proposition de loi socialiste, soutenue par toute la gauche. «Vous ne serez pas surpris : le gouvernement n'est pas favorable à ce texte», avait souligné le garde des Sceaux, Michel Mercier, qualifiant le mariage d'«institution, à la base de la cellule familiale». «Cet équilibre» entre les différentes unions «doit être préservé», avait-il poursuivi. Dans la majorité pourtant, quelques voix avaient annoncé leur ralliement au texte. A commencer par la ministre des Solidarités Roselyne Bachelot, mais aussi les députés Franck Riester et Henriette Martinez.
A Nice, Christian Estrosi avait fait savoir qu'il s'abstiendrait, soulignant qu'il était «l'un des rares maires à célébrer les Pacs en mairie» car il avait «beaucoup évolué» après avoir voté contre le dispositif. LeParisien.fr

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