samedi 18 juin 2011

Des manifestations sont prévues aujourd’hui à Paris et dans 80 villes. Le but : protester encore contre les mesures gouvernementales instaurant plus de répression sur les routes.

Aujourd’hui, à Paris mais aussi dans 80 villes en France*, motards, automobilistes, routiers, chauffeurs de taxi… manifesteront côte à côte au lieu de se houspiller à coups de klaxon ! « C’est historique, Claude Guéant, le ministre de l’Intérieur en charge de la sécurité routière, a réussi l’exploit de fédérer tous les usagers de la route», explique, sur le ton de l’ironie, Eric Thiollier, le délégué général de la Fédération française des motards en colère (FFMC).

 Claude Guéant reste ferme malgré les manifestationsRadars : près de 80 députés UMP expriment «l'exaspération» des électeursDans son viseur, les mesuresgouvernementalesdu11mai. Pour enrayer les mauvais chiffres de la mortalité routière des quatre premiers mois de l’année (+13 %de tués sur les routes), il a été en effet décidé d’interdire les avertisseurs de radars et de supprimer des panneaux signalant ces derniers. Les pilotes de deux-roues de plus de 125 cm3 , enfin, devront porter un gilet jaune réfléchissant. Plus d’un mois après ces annonces, les manifestants — on en annonce près de 10 000 !
 entendent dénoncer la «répression aveugle et le racket permanent » dont seraient victimes, selon eux, les usagers du bitume. Parmi ceux qui mènent la fronde, voici trois figures qui, chacune à leur manière, tentent de faire reculer le gouvernement. Eric Thiollier, le motard en colère. L a FFMC, à la manoeuvre aujourd’hui , a une longue habitude des manifestations de terrain très efficaces et des revendications vrombissantes. Ce sont donc naturellement les motards qui fourniront le gros des troupes. « Il faut arrêter de prendre les usagers de la route pour des enfants irresponsables que seule une discipline à la baguette réussirait à remettre dans le droit chemin», peste Eric Thiollier, son délégué général, qui a été reçu jeudi par Claude Guéant.

 Fabien Pierlot, Monsieur Avertisseur sur Internet. Dès le 12 mai, le patron de Coyote a contribué à créer l’Afftac, qui regroupe six sociétés commercialisant des détecteurs de radars. Pour mobiliser, l’Afftac s’est appuyé sur la vaste communauté de clients (en envoyant des messages sur leurs boîtiers).Ces derniers ont envoyé, à leur demande, un million de courriers aux députés, préfets et au gouvernement. Il a également misé sur Internet, en créant un site Facebook qui s’est fait 200 000 « amis » en une semaine seulement. Résultat : les avertisseurs en tant que tels seront supprimés, mais ils pourront signaler les « zones dangereuses »… où sont implantés les radars. Laurent Hecquet, le lobbyiste provoiture.

 L’association 40 Millions d’automobilistes, dont il est délégué général, s’appuie sur 320 000 adhérents (à travers les Automobile Clubs) et se targue de l’appui de nombreux députés et sénateurs. En sensibilisant des parlementaires, elle n’est pas pour rien dans la décision du gouvernement de revenir sur le retrait des panneaux avertissant les radars. « Ils seront remplacés par des radars pédagogiques », explique Laurent Hecquet, qui s’emporte toutefois contre la politique du gouvernement.

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