samedi 22 janvier 2011

Carte scolaire en Creuse (2011-2012) Treize suppressions de postes dans le primaires mais vingt classes menacées

Lundi, l'instance paritaire acacémique va préciser où les 13 postes supprimés dans le primaire en Creuse seront pris. Dès ce matin, parents et syndi-, cats manifestent tandis que l'Inspecteur d'acadé- mie appelle au dialogue.

Si, l'an dernier, le département était passé à travers les gouttes du dégraissage de l'État dans l'éducation (le seul du limousin à ne pas avoir perdu de postes dans ses écoles primaires), pour la rentrée 2011-2012, ce sont 13 enseignants qui sont retirés de l'effectif creusois.
Les réactions ne se sont pas fait attendre : le premier Comité technique paritaire académique (CTPA) a été boycotté par les représentants du personnel et le second, lundi à Limoges, devrait vibrer de la bronca de syndicats qui, dès ce matin, appelle à manifester à Guéret (voir ci-dessous)

De son côté, l'inspecteur d'académie (IA), Dominique Berteloot, ne peut que relayer la consigne nationale : « l'effort réclamé de non-remplacement d'un départ à la retraite sur deux doit être collectif en 2011, c'est pourquoi aucun département n'y échappe », transmet-il.

Il précise qu'il « y a des coefficients correcteurs comme la ruralité qui ont été appliqués permettant que la Creuse ne rende que 13 postes malgré le fait qu'elle perde 46 élèves à la rentrée prochaine » (la Haute-Vienne en rend 14 alors qu'elle gagne 151 élèves et la Corrèze, 18, alors qu'elle perd 97 élèves).

Finie, l'exception creusoise

Si l'IA s'interdit d'indiquer précisément, avant le CTPA de lundi, où les postes seront pris, il dévoile la méthode qui a présidé à ses choix : « Il est clair qu'aucune commune qui n'a pas reçu d'alerte dans les deux ans passés ne sera concernée par une fermeture », annonce D. Berteloot.

Rappelons que ces alertes sont émises par l'Inspection quand l'effectif d'une école passe ou risque de passer sous les seuils minimum d'élèves justifiant le maintien des postes d'enseignants. Elles permettent donc aux communes de réagir et d'inciter, avec leurs moyens, à l'accroissement des inscriptions.


« Tu parles d'un critère, s'agace Fabrice Couegnas, secrétaire du FSU, près de 40 % des écoles creusoises ont reçu une telle alerte ».


Et le syndicaliste de dénoncer l'objectif et la méthode : « Diminuer de 13 postes est injustifiable en se basant sur des projections qui ne sont pas fiables. Je rappelle que l'an dernier, l'effectif prévu s'est concrétisé, en vérité, avec 32 élèves en plus à la rentrée creusoise. Ces 46 élèves qui manqueraient à notre future rentrée seront-ils vraiment absents ? Personne ne peut le dire. Et puis même, 46 gamins, ça représente 2 ou 3 classes... pas 13. Surtout qu'en vérité, ce sont une vingtaine de classes qui vont sauter. En effet, il y a encore des coins de Creuse où l'on ouvre des classes, heureusement. On peut parier sur 6 ou 7 ouvertures à la rentrée prochaine... dont les postes seront à prendre ailleurs dans le département, en plus des 13 fermetures ».


Dominique Berteloot mise, lui, cependant sur le dialogue et l'expertise du territoire pour trouver les cas les moins indolores : « une école à 30 élèves avec 3 enseignants ne fera que deux classes de 15 avec deux enseignants, on est loin de la surcharge ».


« Sauf que des cas comme cela, il doit il y en avoir deux sur le département, estime Fabrice Couegnas. En tout cas bien moins que des écoles à 3 enseignants avec 60 élèves. Si on enlève un poste, ça fera des classes de 30, à plusieurs niveaux, on imagine le confort d'apprentissage. En vérité, l'IA a deux choix : soit il conforte les écoles rurales comme il a dit vouloir le faire et il pioche les postes dans les classes de villes. Soit il fait l'inverse et on verra fermer des écoles rurales ».


Dominique Berteloot, lui, affirme « vouloir défendre les écoles en milieu rural », peut-être une indication des « cibles » à venir.


Quand aux enseignants de réseaux, qui interviennent pour soutenir les élèves en difficulté (RASED, SESSAD), l'IA affiche une volonté « de réorganiser les interventions des uns et des autres en fonction d'une gradation des difficultés recensées. Ainsi, un élève ne peut avoir besoin que de l'aide personnalisée que peut lui dispenser un enseignant déjà présent quand d'autres nécessitent l'intervention du RASED, du SESSAD... le tout est de renforcer la coopération pour plus d'efficacité ».


« Réorganiser, analyse Fabrice Couegnas, on sait ce que ça veut dire : on élargit le périmètre du RASED mais on ne donne pas les moyens matériels pour que les enseignants se déplacent sur toute la zone. C'est aussi une négation des besoins réels de l'enfant en difficulté. Ceux de mes collègues qui sont inscrits dans ces réseaux ont reçu une formation spécifique pour aider à surmonter les difficultés scolaires. Quelques heures d'aides personnalisées par un enseignant non formé ne régleront pas les problèmes les plus aigus ».

Éric Donzé (La Montagne)


Manifestation ce matin, samedi 23 janvier 2011, à Guéret.


À l'appel de la FCPE (Parents d'élèves) de la FSU et de l'UNSA, une manifestation est prévue ce matin, à partir de 10 h 30 devant l'Inspection d'académie, place Varillas, à Guéret pour "refuser le budget de pénurie de l'Éducation nationale".


Appel relayé par le PG, NPA et le PCF.

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