lundi 13 décembre 2010

Niqab au volant : la justice annule le PV

Le tribunal de police de Nantes a annulé lundi la contravention dressée en avril pour port du niqab au volant. Cette décision a été motivée par le fait que le niqab «ne présente aucune dangerosité car il bouge avec la tête» de la personne qui le porte, a expliqué Jean-Michel Pollono, l'avocat de la conductrice voilée, Sandrine Mouleres.
«On peut donc aujourd'hui conduire avec un niqab», a-t-il ajouté, à la sortie du tribunal.

Le 2 avril dernier, un policier nantais avait verbalisé cette jeune mère de famille de 31 ans au volant de sa voiture, estimant que le port de son niqab altérait sa vision périphérique. Le PV mentionnait l'article 412-6 du Code la route, soit 22 euros d'amende pour «circulation dans des conditions non aisées».

Polémique en plein débat sur le voile intégral

Sandrine Mouleres avait contesté le bien fondé de ce PV aux côtés de son compagnon, l'épicier nantais Lies Hebbadj. L'affaire avait alors déclenché une vive polémique alors que le projet de loi sur l'interdiction du voile intégral était débattu à l'Assemblée nationale.

Lundi, la principale intéressée, qui a publié un livre-témoignage il y a deux mois, n'était pas présente. Une foule dense de journalistes s'y pressaient en revanche.

Lies Hebbadj ne fait aucun commentaire

L'affaire a par ailleurs rendu «célèbre» Lies Hebbadj. Accusé de polygamie par le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, le Nantais a été placé trois fois en garde à vue et mis en examen deux fois, pour «viols aggravés» et «escroquerie, fraude aux aides sociales et travail dissimulé». Il a aussi été condamné le 17 novembre à une amende de 700 euros pour «abus de confiance» mais il a fait appel.

Aux journalistes qui se sont rendus à son domicile lundi, Lies Hebbadj, sorti avec un dogue argentin à la main, n'a souhaité faire aucune déclaration. Il s'est contenté de sourire, en renvoyant à une éventuelle déclaration ultérieure.

Interrogé, le parquet a pour sa part indiqué qu'il attendait de prendre connaissance du jugement pour décider d'un éventuel recours.

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