vendredi 1 octobre 2010

Polémique Montebourg-TF1 : et maintenant, le temps de parole

Nonce Paolini, PDG de TF1, n'a pas du tout apprécié les attaques d'Arnaud Montebourg contre la chaîne privée, l'accusant notamment d'être une «télé de droite». Et le président de TF1 le lui a fait savoir dans une lettre où il qualifie les propos du député socialiste de «consternants».

«C'est le moment de taper sur TF1; c'est pour cela que je vais vous donner un coup de main», affirmait Arnaud Montebourg à l'équipe d'un documentaire de Pierre Carles sur la privatisation de TF1 en 1987, «Fin de concession», diffusé sur internet.
La scène se déroule en «off» en juin 2009. Alors qu’on lui installe son micro-cravate, le député PS glisse alors ces propos en forme de boutade.

«Télé de la droite... télé du fric»

Une des séquences du film montre Arnaud Montebourg qualifier la première chaîne de «télé de la droite, la télévision des idées qui détruisent la France, la télévision de l'individualisme, la télévision du fric, du matraquage sur la sécurité». Aussitôt rapportés aux oreilles de Paolini, le patron de TF1 réagit durement contre l'élu socialiste et exige des excuses.

«Proférés par quiconque, de tels propos seraient inadmissibles; ils le sont donc d'autant plus de la part d'un homme politique, élu de la République, censé contribuer à l'élévation du débat démocratique», écrit Nonce Paolini dans sa lettre adressée à Montebourg. Et il conclut sa missive ainsi: «Je ne saurais trop vous conseiller de réfléchir à la manière dont vous semblez concevoir votre engagement politique et aux moyens que vous entendez privilégier pour parvenir à vos fins».

Une réponse, mais pas d'excuses

Arnaud Montebourg a répondu à Nonce Paolini jeudi, sans la moindre excuse. Bien qu'il s'était déjà défendu en assurant que ces propos privés étaient tirés de leur contexte, le député socialiste accuse encore, dans sa réponse à Paolini, la chaîne privée de «violer les règles du pluralisme politique». Il s'en prend aux programmes de TF1 qui causent, selon lui, des «dégâts considérables» sur la société française.

Le député socialiste estime que les valeurs dominantes que la chaîne transmet à travers ses programmes sont «celles de l'argent et de la cupidité, de la compétition acharnée et du conflit, de la violence et du règlement de comptes». Il critique aussi la répartition du temps de parole entre majorité et opposition sur la première chaîne. Arnaud Montebourg affirme qu'au premier trimestre, Nonce Paolini a «offert» 32 heures de temps de parole à Nicolas Sarkozy sur TF1 et LCI, la chaîne d'informatin en continu du groupe privé, contre 8 heures à des membres de l'opposition.

Interrogée par l'AFP, TF1 n'a pas souhaité réagir à cette lettre du député socialiste et n'envisageait pas, vendredi, de porter plainte contre le député.

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