jeudi 7 octobre 2010

12 octobre : les préavis de grève illimitée se multiplient

 Une journée noire s'annonce dans les transports le mardi 12 octobre. Les principales fédérations syndicales (CGT, Unsa, Sud-Rail et CFDT/Fgaac) ont adopté une position commune et décidé de déposer un préavis de grève reconductible pour cette nouvelle journée d'action contre la réforme des retraites.

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A la RATP, la CGT avait donné le signal dès lundi. D'autres secteurs se sont mobilisés dans le même sens : la fédération CGT de la Mer a appelé mardi à «des mouvements de grève reconductible à compter du 12 octobre» et la fédération CGT de l'Energie, premier syndicat du secteur, va déposer un préavis de grève illimitée dans les 140 entreprises électriques et gazières (dont EDF et GDF Suez)

A la SNCF également, le mouvement pourrait se durcir. «Les organisations syndicales ont décidé de déposer un préavis reconductible par périodes de 24 heures à partir du 12 octobre 0 heures», a annoncé Gilbert Garrel (CGT-cheminots). «Les cheminots en AG (assemblées générales, ndlr), à partir du 13 au matin, décideront du caractère reconductible de ce mouvement», a-t-il ajouté. «Le préavis leur donne cette opportunité, ce sont eux dans la démocratie, à travers le débat, et dans un cadre interprofessionnel et unitaire le plus large possible, qui définiront les suites qu'ils donneront au conflit», a précisé celui qui doit succéder à Didier Le Reste à la tête de la CGT-cheminots fin novembre. Selon Gilbert Garrel, «on a un gouvernement qui ne veut rien entendre, il va falloir donner une autre dimension au mouvement».

D'autres initiatives fleurissent face à la détermination du gouvernement à reculer l'âge de départ en retraite, comité «pour la grève générale» à Lille, opération escargot à Poitiers, baptisée «roulons d'un pas de sénateur». Dans les transports comme au niveau national, toutefois beaucoup dépend de la CGT. Poussée à durcir le mouvement par certaines branches, comme la chimie, la direction cégétiste veut éviter une fracture au sein du salariat. Le mouvement en cours est populaire, selon les enquêtes d'opinion, mais nombre de salariés ne peuvent se permettre de cumuler un grand nombre de jours de grève. Mardi encore, Bernard Thibault refusait de céder à la pression des cheminots et des pétroliers, craignant qu'un appel général à la grève reconductible ne mobilise guère.

Alors que Solidaires et, à un degré moindre, la FSU encouragent les grèves, la CGT reste attentive à ne pas se couper de la CFDT, qui évite elle-même d'opposer un veto à des grèves dans les entreprises. «Si les salariés veulent aller plus loin, ce n'est pas moi qui les retiens», a déclaré vendredi son secrétaire général François Chérèque.

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