mardi 27 juillet 2010

Menaces de mort contre des policiers à Grenoble

Des mesures ont été prises pour protéger les policiers de la brigade anticriminalité de Grenoble impliqués dans la fusillade qui a eu lieu dans le quartier de la Villeneuve.

La police pour protéger la police. En vigueur à Grenoble (Isère), cette situation exceptionnelle est une conséquence directe des nuits d’émeute qui ont embrasé la cité de la Villeneuve après la mort d’un braqueur tombé sous les balles des forces de l’ordre lors d’une fusillade, le 16 juillet. Des menaces de mort ont, en effet, été proférées à l’encontre de la brigade anticriminalité (BAC) de Grenoble, service auquel appartient la patrouille impliquée dans les échanges de tirs avec le malfaiteur et son complice.

Des demandes de mutation

« Elles visent ce service en général et des collègues en particulier. On peut même parler de contrats. Cela émane de gens agissant dans un contexte mafieux qui considèrent la BAC comme une bande rivale », précise un policier isérois. « Recoupées », ces menaces ciblées sont prises très au sérieux. Le parquet de Grenoble a ouvert une information judiciaire. « De notre côté, nous avons pris des dispositions et des précautions pour mettre à l’abri ces policiers ainsi que leurs familles », a indiqué hier le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux. Ces mesures de protection policière et de surveillance électronique concerneraient « moins de cinq » fonctionnaires de la BAC, selon une source proche du dossier.

Depuis quelques jours, la situation préoccupe les policiers isérois. « Les bruits courent que ses amis (NDLR : du braqueur) ne vengeront sa mort que par la mort d’un BAC-man, au lance-roquettes si nécessaire », s’alarme un policier grenoblois dans un SMS. Ce texto a été envoyé massivement sur les portables de nombreux policiers en France. « Le boulot de la BAC est un travail de terrain, reprend un fonctionnaire grenoblois. Certains collègues exercent ici depuis vingt ans. Ils connaissent très bien leurs clients et inversement. Leurs noms apparaissent sur les PV où lors des procès. C’est ainsi qu’on retrouve l’identité de collègues ou leur plaque minéralogique taguées sur les murs de cités. »

La mission de la BAC devient de plus en plus délicate. Certains fonctionnaires ont été mis au repos provisoirement. D’autres ont sollicité une mutation. « Rien ne se fera sans l’accord des policiers concernés », insiste un haut fonctionnaire. Mais les policiers refusent de céder aux intimidations. « Il faut d’abord protéger les collègues, puis frapper fort pour saisir les armes qui circulent encore et mettre hors d’état de nuire ces bandes », indique Daniel Chomette, responsable départemental du syndicat de gardiens de la paix SGP-FO.

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